Félix Tshisekedi est vraiment prêt à casser son « deal » avec Joseph Kabila? Le moment tant attendu, pour certains, et redouté par d’autres est-il arrivé?
Dans sa communication ce vendredi, Félix Tshisekedi a semblé ferme:
« Aucun engagement politique ne saurait primer sur l’intérêt supérieur de la population », a t-il lancé avant d’ajouter qu’au terme des consultations qu’il entamera dès la semaine prochaine, il reviendra vers le peuple pour lui faire part de ses conclusions qui « n’excluront aucun cas de figure ».
Pour certains Félix Tshisekedi se positionne à une sorte d’informateur pour d’autre, ce n’est qu’un épisode dans l’histoire de ce mariage qui n’est pas prêt à être liquidé. Est-il que dans son message, Félix Tshisekedi constate que la mise en œuvre de l’Etat de droit « énerve certains nostalgiques, habitués à l'impunité et aux traitements de faveur ».
Le Chef de l’Etat constate que "près de deux ans après, les divergences qui persistent plombent les ailes de l'espoir de notre envol vers le développement. Elles portent notamment sur la paix et la sécurité nationale, la CENI, la diplomatie, l'indépendance de la justice et l'instauration de l'Etat de droit, etc. »
Il met en garde et cite le peuple congolais qui, selon lui, « n’accordera aucun pardon à ceux qui, dans la classe politique, s'évertueront à créer ou à entretenir des entraves au progrès, animés qu'ils sont par une simple stratégie de survie politique ou de positionnement individuel ».
Qui va être consulté? Les caciques de Lamuka saisiront-ils ce que certains perçoivent comme la main tendue de Fatshi? Et l'AFDC-A? Et d'autres FCC considérés comme Tshisekedi-compatibles?
Contexte
Pour rappel, Félix Tshisekedi avait reçu mercredi 22 octobre les serments de trois nouveaux juges constitutionnels au Palais du peuple. Nommés le 17 juillet, Kaluba Dibwa Dieudonné, Kalume Yasengo Alphonsine et Kamulete Badibanga Dieudonné rejoignent les six autres juges constitutionnels dans un climat de tension.
Le Premier ministre, les présidents de deux chambres du Parlement et plusieurs autres cadres du Front Commun pour le Congo (FCC) n’étaient pas présent à la cérémonie de prestation de serment répondant favorablement au mot d’ordre lancé par la famille politique de l’ancien président Joseph Kabila.
Le FCC a annoncé qu’il ne reconnaît pas ces juges et ne se sentira lié par aucun acte qu’ils poseront. Les pro Kabila ont multiplié ces derniers jours des réunions pour afficher leur unité en faisant bloc contre ces ordonnances. Du côté de Félix Tshisekedi, des voix se lèvent pour demander la démission du premier ministre. D’autres vont plus loin et ne jurent que par la dissolution de la chambre basse du parlement. Du côté de communauté diplomatique en poste à Kinshasa, le ton est à l’apaisement. Félix Tshisekedi et Sylvestre Ilunga Ilunkamba ont chacun reçu de son côté des ambassadeurs qui pour la plupart ont appelé au calme.