Massacre de Kaniola : un député provincial estime nécessaire d’étoffer le rapport Mapping pour prendre en compte d’autres crimes “oubliés”

Place des martyrs à Kaniola/Ph ACTUALITE.CD

Au cours de la commémoration du 14ème anniversaire du massacre de Kaniola, dans le territoire de Walungu (Sud-Kivu), le député provincial Homer Bulakali a estimé nécessaire que les Nations Unies étoffent le rapport Mapping, en produisant notamment une autre annexe qui répertorie les crimes oubliés par le rapport Mapping qui couvre la période allant de 1993 à 2003.

Pour cet élu provincial qui dit faire de cette préoccupation sa lutte, le rapport Mapping n’est qu’une partie et qu’il y a beaucoup d’autres crimes qui ont été commis après 2003. 

« Le rapport Mapping parce que le rapport Mapping n'est qu'une partie, il y a d'autres crimes qui avaient eu lieu après la période traitée par le rapport Mapping notamment ici à Kaniola, nous avons commencé à enterrer nos morts, à les compter, à les dégainer en 2004 alors que le rapport Mapping part de 1993 à 2003, ça veut dire qu'il y a encore beaucoup de choses à faire, raison pour laquelle étant à Kaniola, je ne demande pas le rapport Mapping deux mais le rapport annexe au Rapport Mapping pour que tous les crimes soient inventoriés et que tous les coupables puissent être poursuivis, jugés et condamnés », a expliqué Homer Bulakali.

Victimes directe des massacres commis dans le territoire de Walungu, Homer Bulakali a perdu trois de ses frères. Élu député provincial au Sud-Kivu, il estime que 617 crimes répertoriés dans le rapport Mapping sont insuffisants. La seule province du Sud-Kivu a connu tant d'autres mais non répertoriés.  

« Moi, je ne vais épargner personne. Tout celui qui avait péché directement ou indirectement, tout celui qui a péché par omission, tous doivent répondre. Les dirigeants de cette période-là, doivent présenter leurs moyens de défense parce qu’on ne comprend pas comment il y avait des arrangements entre un pouvoir qui avait le devoir et les exigences même de protéger les populations qui percevaient les impôts et les taxes et les assassins qui, la plupart étaient des étrangers et qu'il y avait des pourparlers, des négociations et dans l'entre temps des gens continuer à être massacrés. Donc et le gouvernement et les assassins tous doivent être poursuivis », a ajouté Homer Bulakali.

A Kaniola, plus de 500 personnes avaient été tuées en 1996 par les rebelles FDLR. Ce massacre figure dans le rapport mapping de l’ONU qui rapporte plus de 600 crimes imprescriptibles commis entre 1993 et 2003. Aucune des recommandations dudit rapport n’a été mise en application 10 ans après sa publication. Des voix s’élèvent de plus en plus pour exiger la mise en place d’un tribunal spécial pour juger les auteurs de ces divers crimes. Le Prix Nobel de la Paix, Denis Mukwege est le principal porteur de plaidoyer en faveur d’un tribunal spécial pour le Congo.

Justin Mwamba