RDC : le PPRD-Diaspora dénonce une « escalade répressive » après l’arrestation de Ramazani Shadary et des opérations contre le FCC

Emmanuel Shadary, Bruno Tshibala et autres cadres du FCC lors de la marche du bloc patriotique
Emmanuel Shadary, Bruno Tshibala et autres cadres du FCC lors de la marche du bloc patriotique

Le Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD), à travers sa coordination de la diaspora, a dénoncé ce mardi une « escalade répressive inédite » en République démocratique du Congo, évoquant plusieurs faits survenus dans la nuit du 16 décembre 2025 à Kinshasa.

Dans un communiqué officiel signé par sa coordonnatrice, Sandra Nkulu Kyungu, le PPRD-Diaspora affirme que le secrétaire permanent du parti et ancien candidat à la présidentielle, Emmanuel Ramazani Shadary, a été arrêté à son domicile vers 3 heures du matin par des hommes armés, dont certains en civil, avant d’être conduit vers une destination non communiquée.

Selon ce document, cette arrestation aurait été menée « sans information immédiate de la famille et sans garanties procédurales ». Le parti parle aussi d’un « enlèvement politique » et engage la responsabilité des autorités qu’il accuse de couvrir l’opération.

Le même jour, le PPRD-Diaspora a rapporte également une intervention des forces de sécurité au siège du Front commun pour le Congo (FCC), plateforme politique de l’ancien président Joseph Kabila. D’après le communiqué, plus de 200 militaires auraient été déployés lors de cette opération, visant, selon le parti, à intimider les cadres et militants de l’opposition. “Des images relayées sur les réseaux sociaux montrent effectivement une présence militaire autour du siège du FCC à Kinshasa”.

Par ailleurs, le communiqué évoque la violation du domicile familial de l’ancien président Joseph Kabila Kabange. Le PPRD-Diaspora parle d’une intervention « illégale », assortie de destructions, de pillages et de l’enlèvement de cinq membres du personnel présents sur place, dont le sort resterait inconnu à ce stade.

Pour la coordination de la diaspora du PPRD, ces différents événements traduisent une gouvernance exercée en dehors des institutions et de la Constitution, avec pour objectif de neutraliser la vie politique et de décourager toute contestation.

Le parti établit également un lien entre ces faits et ce qu’il qualifie de « montage politico-judiciaire » visant l’ancien président Joseph Kabila, condamné récemment par la Haute Cour militaire. Le PPRD-Diaspora remet en cause la compétence de cette juridiction et dénonce une instrumentalisation de la justice militaire à des fins politiques.

Dans son communiqué, le PPRD-Diaspora interpelle enfin les partenaires internationaux de la RDC, notamment les États-Unis et l’Union européenne, appelés à conditionner leurs engagements économiques et sécuritaires au respect des droits humains, des libertés publiques et des principes démocratiques.

Le parti exige notamment la présentation immédiate d’Emmanuel Ramazani Shadary, la communication officielle de son lieu de détention, la localisation des personnes portées disparues, la fin des opérations de harcèlement contre l’opposition et l’ouverture d’enquêtes indépendantes sur les faits dénoncés.

(Re) Lire : RDC : l’épouse de Ramazani Shadary décrit une arrestation nocturne « sans mandat»

Prisca Lokale