Kinshasa : l’insalubrité est l'une des causes des maladies endémiques, « il serait mieux d’assainir l’environnement pour en éradiquer tous les vecteurs », lance Dr Simon Kalubi

Des immondices dans la ville de Kinshasa/droits tiers

Actuellement la République Démocratique du Congo fait face à plusieurs maladies endémiques notamment la maladie à virus Ebola, le choléra, la rougeole etc. Kinshasa est jusqu’ici épargné car se trouvant loin des régions sévèrement touchées, mais se trouve menacé à cause de l’insalubrité ou encore du manque d’un assainissement adéquat. D’après le médecin épidémiologiste Simon Kalubi, de l’hôpital Saint Benoît de Lemba, l’insalubrité ou mieux le manque d’assainissement adéquat est l’une des causes de ces différentes épidémies, qui peuvent entraver le développement d’un pays.  

A ACTUALITE.CD, M. Kalubi note que l'insalubrité joue sur la santé humaine de manière directe ou indirecte, plongeant la population dans des maladies à répétition ou interminables comme c'est le cas avec Ebola, choléra ou encore chikungunya que beaucoup confondent avec le paludisme par manque de dépistage approprié.

"Au moment où le pays fait déjà face à la pandémie de Covid-19 et l’épidémie de la maladie à virus Ebola, il serait mieux d’assainir l’environnement pour éradiquer tous les vecteurs des maladies que l'insalubrité peut créer.  Lorsqu'on fait traîner des saletés dans son milieu quotidien, ça génère des instruments que les microbes peuvent utiliser pour nous atteindre comme les mouches, une fois que ça quitte des saletés pour venir se poser sur ce qu'on mange par exemple, ça laisse des microbes sur cette nourriture qui, une fois avalée crée des problèmes des vers et typhoïde, choléra à la longue. On a des moustiques, cause du paludisme et chikungunya que certains n'arrivent même à distinguer, vu que toutes les deux maladies présentent les mêmes signes ou symptômes tels que les maux de tête, la fièvre, la courbature et les douleurs musculaires. Mais le chikungunya que beaucoup croient déjà disparu est toujours là présent et, est causé par le moustique de type « AIDS », principale vecteur du Alpha virus, et le paludisme est causé par l'anophèle. Et avec l'insalubrité, nous avons plus des moustiques, plus des mouches et ça fait que plonger ou exposer la population kinoise à ces maladies qui se répéteront toujours",  a-t-il déclaré.

Pour le médecin épidémiologiste, la lutte contre l'insalubrité doit s’accentuer à Kinshasa. C'est une responsabilité pour chaque personne d'assainir le lieu public et, c'est à l'Etat de disposer d'un système efficace de ramassage des déchets.

" Il n’y a pas longtemps, dans une publication internationale, Kinshasa était réputée la capitale la plus sale, ce qui veut dire que la lutte contre l'insalubrité doit être d'actualité à Kinshasa. Ce n’est pas pour rien que le gouverneur Ngobila a lancé Kin Bopeto. L'insalubrité persiste dans toutes les communes. C'est une situation générale. Les causes de cette insalubrité sont d'abord de deux dimensions : il y a d'abord la dimension physique de l'individu, toute personne organisée doit savoir d'abord plier ses déchets, les canalisés. Individus que nous sommes, nous ne savons pas d'abord prendre soin de nos déchets managers par exemple, ça cause déjà un problème,  on jette tout partout et ce qu'il faut brûler comme les matières biodégradables. Deuxième dimension, c'est l'organisation de la salubrité de la ville. On peut être bien organisé en tant qu’individu mais s'il n'y a pas un système efficace de ramassage des déchets, ces déchets-là vont pourrir et nous ramener toujours dans l'insalubrité », a-t-il ajouté.

L’insalubrité persiste à Kinshasa en dépit de l'opération "Kin-Bopeto" exécuté par le gouvernement provincial depuis une année. 

À en croire l’autorité de la ville, cette opération se présentait comme un remède quant à la politique d’évacuation des immondices dans la ville, en passant par le changement des mentalités des Kinois sur la gestion des déchets.

Mais sur le terrain, la réalité est toute autre. Les différents bacs à poubelle installés par l’Hôtel de ville de Kinshasa dans certains coins de la ville n’ont jamais été ramassés. C'est le cas dans la commune de Limete vers le pont dit des chinois à la 1ere rue/Funa, dans la commune de Kalamu, sur la rivière vers l’avenue Bongolo, ensuite au croisement des avenues Victoire et Université, dans la commune de Kasa-Vubu sur l’avenue Saio près du centre d’accueil Kimbanguiste, dans la commune de Kinshasa aux croisements des avenues des huileries et Kabinda.

Nancy Kapinga, stagiaire UNIKIN