PasseportGate: « Chez nous, généralement quand on dit appel d’offre restreint, c’est-à-dire qu’on a déjà un gagnant »

Passeport congolais en vigueur. Ph. ACTUALITE.CD

Dans une communication ce mercredi, la campagne Le Congo n’est pas à vendre (CNPAV) est revenue sur la période transitoire après la fin du contrat entre le gouvernement et la société SEMLEX pour la production des passeports biométriques. Pour balayer le flou qui « demeure entier » sur la phase transitoire, les organisations membres de cette campagne s’opposent à l’appel d’offre restreint.

Selon la procédure de l'appel d'offre restreint, seuls les candidats que l'autorité a consultés peuvent concourir. Il existe donc un risque réel de manipulation des choix téléguidés en amont, dit le CNPAV.

« Nous connaissons un peu les mauvaises pratiques en RDC. Chez nous, généralement quand on dit appel d’offre restreint, c’est-à-dire qu’on a déjà un gagnant. Et on va habiller avec deux, trois ou quatre autres candidatures qui sur le plan technique sont inférieurs au gagnant désigné et avec lequel on a déjà eu des arrangements financiers », a dit à ACTUALITE.CD Florimond Muteba, président du conseil d'administration de l'ODEP (Observatoire de la Dépense Publique).

Selon lui, le ministre des affaires étrangères a le temps de passer outre l’appel d’offre restreint.

« On a six mois pour recruter ceux qui vont fournir les intrants et entretenir les matériels. Six mois, c’est assez pour lancer un appel d’offre correct (…). Pour assurer une transparence et arriver à un prix réduit du passeport, il faut avoir un appel d’offre qui respecte toutes les étapes », ajoute t-il.

Le CNPAV explique que concrètement, un processus de manifestation d’intérêt doit être lancé dans les plus brefs délais, avec un cahier des charges clair et dans un esprit d’ouverture et de transparence totale. Une short list doit être compilée sur base de critères techniques et financiers démontrables, et doit être rendue publique. Enfin, le candidat présentant l’offre la plus avantageuse pour le pays peut être invité aux négociations du nouveau contrat. Ce dernier devrait être divulgué dans son entièreté, comprenant l’identité complète du producteur des passeports ainsi que l’allocation précise des recettes générées par la production.

Ecoutez Florimond Muteba ci-dessous:

Lire aussi: 

En dépit de la fin du contrat avec SEMLEX, « le flou demeure entier faute d’informations claires sur la phase transitoire »