RDC-Coronavirus: le Sud-Kivu opte pour le confinement partiel des personnes à haut risque de complications

Ph. ACTUALITE.CD

En dépit de l’évolution positive de trois cas officiellement répertoriés dans la province du Sud-Kivu, l’équipe locale de riposte a opté pour une stratégie d’anticipation. Tout est fait pour éviter que la situation ne s’aggrave. 

Denis Mukwege, Vice-Président du Comité provincial de Riposte au Coronavirus et Président de la Commission Santé au Sud-Kivu, a expliqué ce samedi que l’expérience de terrain montre que le confinement strict de la population évoluant dans le secteur informel n’est pas facile. « la grande majorité de nos populations n’ont pas des logements spacieux, salubres et surtout elles doivent sortir tous les jours pour trouver à manger », a t-il dit au cours d’une conférence de presse à Bukavu? 

« Dans ce contexte, nous ne pouvons miser que sur le confinement  partiel des personnes à haut risque de complications. Notre chance réside dans la jeunesse de notre population, les moins de 60 ans représentent 96% de la population. C’est une tranche d’âge dont généralement le système immunitaire est plus efficace. En cas de maladie les jeunes résisteront donc plus que les personnes ayant plus de 60 ans ; surtout si à l’effet d’âge s’associent des maladies comme le diabète, l’hypertension, l’obésité, l’asthme, etc. C’est ce que les spécialistes appellent la comorbidité », a t-il noté.

Il recommande ainsi en priorité un confinement partiel des personnes âgées de plus de 60 ans, souvent plus à risques: « Ceci permettra de protéger les plus fragiles, qui sont les plus exposés aux complications mortelles. 

Le prix Nobel de la Paix a expliqué que le confinement pourrait avoir 3 formes pour les personnes âgées:

« Nous suggérons aux familles qui le souhaitent d’envisager le regroupement de nos parents  âgés de plus de 60 ans dans une résidence partagée,  conviviale et pour un nombre limité de personnes. Les plus jeunes membres de la famille occuperont temporairement d'autres maisons et travailleront pour prendre en charge  l’alimentation de leurs ainés qui seront ainsi soustraits aux  contacts potentiellement dangereux avec l’extérieur. La personne qui leur apportera la nourriture n’entrera pas en contact direct avec eux. Des désinfectants ou l'eau chlorée pour lavage des mains seront mis à la disposition. Les contacts avec la famille se feront de préférence par téléphone », a t-il expliqué.

La deuxième possibilité, c'est le confinement individuel ou sélectif.

« La famille pourrait envisager de soustraire quelqu'un aux risques de contagion en le confinant, à cause de son âge et de sa comorbidité. On pourrait utiliser le même principe décrit plus haut. Celui qui apportera la nourriture devra se désinfecter, porter un masque et éviter au maximum le contact », a t-il exposé.

Et pour le troisième type de confinement, les personnes qui ont des habitations secondaires dans des villages pourraient anticipativement  s’y retirer et s'y isoler avant que la pandémie ne se propage dans la ville.