Coronavirus au Nord-Kivu : 4 000 personnes trafiquent encore entre Butembo et Beni, la société civile dénonce le monnayage aux points de contrôle

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Près de 4 000 personnes continuent à franchir chaque jour les barrières de Maboya et Kangothe, malgré la suspension du trafic des populations entre les villes de Butembo et Beni (Nord-Kivu).

C’est la société civile du Nord-Kivu qui révèle ces chiffres à ACTUALITE.CD.  Elle dénonce la légèreté dans la surveillance aux postes d’entrée de Butembo, alors que la ville voisine de Beni fait face à Ebola, Coronavirus et à la Rougeole. La société civile craint que cette légèreté puisse faciliter l’importation des cas d’épidémie à Butembo.

«Le gouvernement provincial (du Nord-Kivu) a demandé qu’il n’y ait plus de trafic entre les villes de Goma, Butembo et Beni, parce qu’il y a des cas positifs de coronavirus déclaré à Goma et Beni. Malheureusement, nous constater que le mouvement entre Butembo et Beni continue. Aux points de contrôle de Maboya (à une vingtaine de Km sur l’axe Butembo-Beni) et de Kangothe (entrée Nord de Butembo) on continue à enregistrer des mouvements des gens qui font des navettes entre Butembo-Beni. Les informations que nous detenons révèlent qu’on continue à enregistrer 4 000 personnes, 4 000 voyageurs qui traversent nos barrières. Et pourtant on sait bien que Beni est sous la pandémie de coronavirus et des épidémies d’Ebola et de rougeole. Nous trouvons que la mesure du gouvernement provincial est foulée au pied. Butembo et ses environs courent de risque d’être infectés», s’inquiète Edgard Mateso, vice-président de la société civile du Nord-Kivu.

La société civile en appelle au renforcement de surveillance et de contrôle aux postes d’entrée de Butembo, en cette période où la ville voisine fait face à Ebola, coronavirus et à la rougeole.

«Nous interpellons les autorités provinciales de bien mener les enquêtes, parce que les informations à notre procession renseignent qu’au niveau des points de contrôle de Butembo et Beni il s’opère des pratiques de monnayage pour passer, c’est-à-dire vous payer et la police vous autorise à continuer votre voyage. Cela veut dire que meme un malade peut arriver, il donne de l’argent aux agents de contrôle et il passe avec sa maladie, ses virus et il y ira contaminer les gens qui sont de l’autre côté. Je trouve ça très dangereux. Nous voulons que les autorités enquêtent sur ces allégations et sanctionnent les contrevenants», indique Edgard Mateso. 

C’est depuis le 6 avril dernier que le trafic des populations est suspendu entre les villes de Beni-Butembo et Goma (Nord-Kivu) après la déclaration de la pandémie de coronavirus dans les villes de Beni et Goma. Cette décision du gouverneur du Nord-Kivu, Carly Nzanzu Kasivita, vise, d’après lui, à empêcher la propagation de la pandémie dans d’autres entités de sa province.

Claude Sengenya, à Butembo