Le décès depuis vendredi 12 juillet 2019, à la Prison militaire d’Angenga, province de la Mongala, du lieutenant John Bompengo, un des condamnés dans l’affaire assassinat à Kinshasa, le 16 janvier 2001, de Laurent Désiré Kabila continue à faire grand bruit. Le lieutenant John Bompengo a été condamné à mort en 2003 par l’ex Cour d’Ordre Militaire (COM, Juridiction militaire d’exception de l’époque). Il était poursuivi pour avoir fait partie, selon l’accusation, du peloton d’exécution sommaire et extra-judiciaire de onze libanais suspectés de complicité dans l’assassinat du président Laurent Désiré Kabila en 2001.
Il a été porté en terre samedi à Kinshasa. A l’YMCA, où sa dépouille a été exposée pour les derniers hommages, l’ancien colonel Eddy Kapend, également condamné, a fait un témoignage.
« Je suis venu représenter le groupe, notre groupe, pour le dossier Laurent-Désiré Kabila et apporter mon témoignage sur le commandant John Bompengo qui est décédé brutalement, très loin de nous tous. Il est mort à Angenga. John Bompengo travaillait à l’artillerie, puis opérations de la garde présidentielle », a t-il dit sur des propos recueillis par Radio Okapi.
Ce qu’il faut retenir !
— ACTUALITE.CD (@actualitecd) August 6, 2019
Après la mort du Lieutenant John Bompengo, la VSV dénonce « la politique visant à éliminer progressivement les condamnés alors que le procès assassinat Laurent Désiré Kabila demeure inachevé ». pic.twitter.com/B07pKAPxDf
Pour lui, John Bompengo ne pouvait être parmi les assassins de Kabila.
« Il n’a jamais trahi Kabila. Il n’a jamais comploté contre Kabila. Il est mort à cause du fait qu’il est demeuré fidèle pour défendre la cause de Laurent-Désiré Kabila. Il est le 10e qui nous quitte. Je suis venu apporter mon témoignage, partager la peine avec la famille », a t-il ajouté.
Il met en garde également ceux qui, dit-il, menacent les innocents.
« Nous sommes restés au nombre de 28. Le moment viendra, la vérité sera dite. Ceux qui pensent qu’ils vont menacer ceux qui sont en train de souffrir injustement. Ils n’ont qu’a menacé les vrais assassins qui vivent eux. On les a tous perturbés. On les a manipulés pour s’attaquer aux innocents et couvrir les coupables. Je crois que Dieu est juste et un jour ça sera connu », a t-il ajouté.
Depuis, la société civile espère que le procès qui n’a jamais été clôturé soit rouvert.
En juin 2019, à Bunia, Félix Tshisekedi, qui avait récemment ordonné la libération de quelques prisonniers politiques et d’opinions s’était dit « incertain » sur la relaxation éventuelle d’Eddy Kapend.
« Je ne sais pas s’il est libérable. Laissez-moi suivre ce dossier vu la peine de perpétuité », avait-il dit au cours d’une conférence de presse.