L'ONG Reporters sans frontières (RSF) et son partenaire, Journaliste en danger (JED), ont demandé, lundi 13 mai, au président Félix Tshisekedi de "réformer le cadre légal répressif sans délai en consacrant la dépénalisation des délits de presse" en République démocratique du Congo (RDC).
Dans une lettre adressée au président de la République et dont ACTUALITE.CD dispose d'une copie, les deux organisations ont demandé au chef de l'Etat de "réformer le cadre légal répressif sans délai en consacrant la dépénalisation des délits de presse afin que les journalistes puissent exercer sereinement et librement leur indispensable rôle de quatrième pouvoir".
Alors que Félix Tshisekedi s’apprête à faire le bilan de ses 100 jours à la tête du pays, elles lui demandent de "mettre fin aux arrestations de journalistes et aux suspensions arbitraires de médias en confiant, à un organe de régulation indépendant, l’exclusivité des prérogatives de sanctions et en sensibilisant les forces de sécurité et acteurs du monde judiciaire aux droits et devoirs des journalistes".
Les deux organisations souhaitent saluer les "engagements prometteurs" exprimés par Tshisekedi en faveur de la liberté de la presse depuis sa prise de pouvoir, et lui demandent de mettre en place un "mécanisme national de protection des journalistes, doté de moyens et de relais dans les différentes institutions, afin que les exactions commises contre les professionnels du secteur ne restent pas impunies".
Comme lors de la récente célébration de la liberté de la presse, elles ont appelé à "mettre fin" à l’impunité des crimes commis contre les journalistes en relançant les enquêtes sur les journalistes assassinés au cours des deux dernières décennies.
Une autre recommandation de ces deux partenaires : Transformer la radiotélévision nationale (RTNC) en un véritable média de service public ouvert à tous les courants d’opinion. Le pays est classé 154ème sur 180 au classement mondial de la liberté de la presse 2019, récemment publié par RSF.
Le pays figurait encore, l'an dernier, en tête des pays africains ayant enregistré le plus d’exactions contre les journalistes et les médias. JED a affirmé, le 3 mai dernier, avoir recensé au moins 14 meurtres de journalistes sous le régime de l'ex-président Joseph Kabila (2001-2019).
"Vous avez aujourd’hui une possibilité historique de mettre fin à ce sombre palmarès. (...) les promesses de changement, seules, ne suffiront pas", disent les deux ONG, ayant noté une "baisse significative" des exactions commises contre les médias et les journalistes dans le pays depuis la prise de pouvoir par Tshisekedi.
Christine Tshibuyi