L'auditorat général des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) a classé “sans suite” le dossier judiciaire en charge de Moïse Katumbi dans l’affaire de recrutement des mercenaires. Plusieurs politiques proches de l’ancien gouverneur du Katanga, ont exprimé leur satisfaction, dénonçant un “procès politique” qui a empêché Katumbi à briguer la présidentielle de l’année dernière.
Gabriel Kyungu Wa Ku-Mwanza rend hommage à Félix Tshisekedi.
“Je rends hommage au chef de l'Etat Félix Tshisekedi qui a libéré la justice parce que cette dernière fait maintenant son travail. Donc c'est grâce à la présidence de cet homme là que tout le monde fait le travail en âme et conscience. Donc notre justice n'est plus instrumentalisée. Et en plus, la vérité finit toujours par triompher, voilà il n'y a pas de mercenaires et bien que Dieu aussi soit loué. Toutes nos félicitations à Moïse. Il rentrera triomphalement dans son pays et nous espérons qu'il pourra mettre toute son énergie pour aider son frère Félix Tshisekedi à accomplir son mandat et à le réussir ”, a-t-il déclaré.
Satisfait également de la décision de la justice militaire, Cherubin Okende souhaiterait qu’il y ait réparation pour les dommages et préjudices subis par Katumbi.
“Il est de notoriété publique que ce dossier est vide parce qu’aucun congolais n'a vu un seul mercenaire sur les 600 qui étaient prétendus. Aujourd'hui cet arrêt de la cour de cassation nous rassure que la justice a triomphé et c'est elle qui doit élever une nation, donc nous faisons chapeau bas à la cour de cassation, nous espérons fortement que la justice va nous aider à construire un véritable État de droit où les individus seront confortés dans leurs droits civils et politiques afin que nous puissions avoir un Etat purement démocratique. C'est un sentiment de satisfaction, ça aurait été quand même mieux après autant des dégâts de privation et d'injustice que Moïse Katumbi obtienne également des réparations par rapport à tous les préjudices qui ont été subis . C'est un homme libre, nous commençons déjà à faire le rappel des troupes pour préparer l'accueil de Moïse Katumbi partout où il entrera dans son pays qu'il soit accueilli en homme libre, en bon citoyen pour qu’il vienne participer à notre lutte politique pour le triomphe de la démocratie et de l Etat de droit. Pour l'instant, le fait que nous regrettons, c'est que toutes ces manoeuvres n’avaient que comme objectif de le disqualifier de la course présidentielle d'autant plus que les gens savaient déjà que son programme pour la revalorisation du capital humain était un programme très ambitieux et qu’étant homme de terrain il allait certainement réussir pour remédier à cette situation calamiteuse que traverse le peuple congolais. Donc nous sommes en politique, nous ne sommes pas fataliste, nous disons également en tant que fils de Dieu, des chrétiens catholiques par surcroît avec Moïse Katumbi que tout procède du bien de ceux qui aiment Dieu et quand il aime Dieu, il lui rend certainement d’autres brèches pour servir son peuple ”, a affirmé le député national élu de Lukunga.
Grégoire Kiro, bras droit de Mbusa Nyamwisi dit attendre le retour de Moise Katumbi au pays en dépit de la force dont fait montre l’ancien régime.
“Je crois que c'est l’épilogue d'un des épisodes les plus ridicules que nous ayons de cette histoire récente de la RDC, Càd on a poursuivi Moïse Katumbi pour diverses charges de chef d’accusation qui tombent les uns après les autres. Aujourd'hui ce qui est la preuve que toutes les poursuites étaient motivées par des raisons politiques. C'est une bonne chose, nous sommes satisfaits et nous attendons maintenant qu'il revienne et qu'il vienne participer à la vie politique de ce pays. Les choses ont quelque peu changé même si l'ancienne majorité est toujours forte mais je crois que le fait qu'il ait quelqu'un d’autre à la tête de l'Etat ça va quand même changer certaines choses. Il y a certaines choses qui se faisaient avec Kabila qui ne pourront plus être faites avec Félix Tshisekedi. J'en ai la ferme conviction”, a confié l’élu de la ville de Beni.
Le député élu de Lubero, Jean Paul Lumbulumbu, espère que le classement sans suite de ce procès “bidon” va interpeller l'appareil judiciaire.
“Ma réaction est d'abord un sentiment de satisfaction parce qu'il y'a eu tout un montage judiciaire contre un citoyen congolais, l'honorable Katumbi Chapwe. Pas mal de dossiers ont été montés par le pouvoir de Joseph Kabila tout simplement parce que l'objectif était de l'empêcher par toutes les voies possibles de déposer sa candidature comme candidat président de la République. Le dossier de l'immeuble contre Stoupis également était un montage et ça vient d'être montré clairement aux yeux de la communauté internationale et nationale. C'est aussi le cas de l'affaire des mercenaires. Nous sommes totalement satisfaits que ce dossier soit classé sans suite parce qu'en fait, c'était un dossier bidon, qui n'avait rien de concret, rien de réel , rien que de montage que nous avions condamné dès le début et que nous continuerons à condamner. Seulement mon souhait aurait été que notre appareil judiciaire puisse faire preuve d'indépendance, qu'il puisse jouer le rôle de la justice et qu'il ne continue pas à être un instrument à la solde des politiciens parce que là, visiblement tous les dossiers qui ont été montés contre l'honorable Moïse Katumbi Chapwe. ça saute aux yeux que c’était de la machination politique mais qui a eu comme instrument la poursuite judiciaire. Je crois qu’il est grand temps comme l'a dit le président de la République Félix Tshisekedi que l'on puisse instaurer un véritable Etat de droit où chaque citoyen bénéficiera de tout le droit prévu par la constitution, par les lois de la république, par les instruments internationaux , régionaux et nationaux de droit de l'homme. Donc j'ai un sentiment de satisfaction puisque tous ces montages sont en train d'être révélés aux yeux de l'opinion mais également c'est une sorte d'interpellation à l’endroit de l'appareil judiciaire parce que ce n'est pas concevable que l’on puisse continuer à se laisser manipuler. Voilà la conséquence Moïse Katumbi n'a pas été candidat, parce qu’il y avait de la machination derrière sa personne ”, a-t-il lancé.
Jean Claude Kibala, resté fidèle à Pierre Lumbi, vice-président d’Ensemble pour le changement regrette que suite à un faux procès, un candidat “potentiel” à la présidentielle n’ait pas participé aux élections.
“La majorité des congolais l'ont constaté que c'était un harcèlement pour écarter Moïse Katumbi aux élections, maintenant tout le monde le voit. Qu'est-ce qui a changé? A son temps la justice n'avait pas assez d'éléments ? Combien de temps la justice devait prendre pour gérer une affaire qui était quand même préjudiciable à un candidat président de la République, un candidat qui est potentiel, qui avait la possibilité d'être Président. C'est la preuve que la justice a été instrumentalisée par le régime Kabila. Nous constatons que cette justice instrumentalisée revient à l'ordre et se permet aujourd'hui de prendre cette décision parce qu'elle pourrait prendre une autre décision contraire à celle-là, mais entre-temps on nous amène cette nouvelle pendant que les élections sont passées, pendant qu'on a eu tout ce qu'on a eu dans la période des élections, on a écarté certains parce qu'on ne voulait pas qu’ils participent et donc au même moment que nous venons sur une bonne nouvelle. Mais c'est un grand regret de voir que cette justice peut arriver à se faire instrumentaliser à ce niveau. C'est malheureux mais c'est quand même une bonne nouvelle de voir que la justice s'est détachée de la chaîne de l'instrumentalisation et que la justice aujourd'hui a pu prendre cette décision pour remettre Moïse dans son droit malheureusement après les élections. Je pense que Moïse Katumbi a démontré même lors de la réunion des leaders de LAMUKA qu'il reste attaché à sa vision, à ses convictions et que ce n’est pas quelqu'un qui change de position comme on le voit chez la plupart des politiciens congolais qui vagabondent de gauche à droite, aujourd'hui c'est la majorité demain c'est l'opposition et quand dans l’opposition ça ne marche pas deux mois plus tard on cherche à aller au pouvoir. Il est resté l'un des politiciens congolais les plus aimés de la population ”, a-t-il expliqué.
Kibala ajoute que Katumbi va poursuivre son combat contre le mauvais système et non contre les individus.
“Le combat de Moïse Katumbi n’a jamais visé une personne. Notre combat n'a jamais été d'ailleurs un combat des personnes comme si on s'attaquait à Kabila. Moi, j'ai travaillé dans le régime de Kabila, je ne m'attaque pas aux personnes mais au système et j'ai combattu en étant vice-gouverneur, en étant ministre de la fonction publique. Ce n'est pas un combat des personnes, nous allons continuer ce combat aujourd'hui encore bien que nous ayons un président issu de l’opposition, nous allons continuer à combattre le système parce que le système est encore là. Malheureusement on a associé ça à un combat des personnes. La différence entre nous et le Soudan c'est que le soudan a clarifié dès le début que c'est un combat de système et aujourd'hui on voit bien que la population est en train de chasser l’ancien système. Ici nous ne menons pas un combat contre Félix mais ça sera un combat contre le système. Et si le président Félix Tshisekedi a la possibilité de se détacher de ce système de Kabila, il ne nous aura jamais comme les adversaires mais plutôt comme des partenaires”.
Lire ici : Recrutement des mercenaires par Katumbi : Dossier classé "sans suite" par la justice militaire
Sandra Yowa et Davina Mbunga