Les autorités de la République Démocratique du Congo (RDC) ont refusé d'accréditer les observateurs de l'Union Européenne (UE) à cause de l'attitude de leur organisation, qui a sanctionné une dizaine de personnalités congolaises, depuis 2016, pour atteinte aux droits de l’homme.
"Les mesures que nous prenons actuellement, ça participe à l'attitude de l'Union Européenne (UE). Vous ne pouvez pas, en même temps, s'en prendre à un pays à travers ses personnalités et croire que nous allons rester inertes par apport aux demandes qui nous sont faites. C'est tout à fait clair", a déclaré lors d'un point de presse, ce vendredi 30 novembre, le vice-Premier ministre en charge des Affaires étrangères, Léonard She Okitundu.
D'un ton souverainiste, le chef de la diplomatie congolaise répondait à une question relative à l'accréditation d'observateurs de l'Union européenne (UE) pour la surveillance du déroulement des trois scrutins (présidentiel, législatif et provincial), prévus le 23 décembre en RDC.
A la différence de leurs collègues de l’Union africaine (UA), de la Communauté pour le développement de l’Afrique australe (SADC) et de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF), les observateurs de l'UE ne sont pas les bienvenus au Congo-Kinshasa. Ouverte depuis le 8 novembre, l'accréditation des observateurs, y compris des journalistes, prendra fin le lundi 10 décembre, selon le calendrier électoral.
Le gouvernement, la Majorité Présidentielle et le Front Commun pour le Congo (FCC) intensifient, ces dernières semaines, des plaidoyers pour la levée des sanctions.
Parmi les personnalités sanctionnées figure Emmanuel Ramazani Shadary, le dauphin du président sortant Joseph Kabila. Ce dernier était sanctionné alors qu'il était vice-Premier ministre en charge de l'Intérieur et de la Sécurité.
Les sanctions de l'UE incluent le gel des avoirs et des visas. La RDC considère que ces sanctions sont "injustes".
Selon des diplomates à Bruxelles, cités par l’agence britannique Reuters, l’UE prévoit de renouveler ses sanctions contre les 15 personnalités congolaises. Le renouvellement de ces sanctions est conditionné par un vote à l'unanimité des 28 membres de l'Union.
Christine Tshibuyi