Depuis le début de l’intervention de <strong>Médecins Sans Frontières (MSF) contre </strong>une nouvelle flambée de choléra depuis la moitié du mois de juin à Mbuji-Mayi environ <strong>400</strong> <strong>patients</strong> ont reçu des soins et le nombre des personnes affectées par le choléra a chuté drastiquement (trois quarts), rapporte l’organisation. MSF explique ce mercredi dans un communiqué que la mortalité est passée de 23% à 8% les deux dernières semaines dans la ville, sachant que pendant les deux premières semaines du mois, environ 260 cas ont été notifiés dans dix zones de santé de la ville. Il s’agit de la deuxième flambée épidémique de choléra depuis le début de l’année dans cette ville.
<em>« Le choléra n’est pas une maladie inconnue à Mbuji - Mayi : cette ville connait depuis des années des graves problèmes d’accès à l’eau, spécialement pour les gens vivant dans les quartiers les plus dépourvus, ce qui reste la cause principale d’une recrudescence de cette maladie »</em> explique <strong>Dr. Jean-Paul Nyakio, </strong>coordinateur médical du Pool d’Urgence Congo de MSF. <em>« Une prise en charge gratuite et rapide, un travail de recherche actives des malades et la sensibilisation auprès des communautés sont cruciaux pour lutter contre le choléra. Mais des actions pour améliorer l’approvisionnement en eau potable dans ces zones sont fondamentales pour éviter des autres épidémies dans le futur. » </em>
MSF intervient en soutien au Ministère de la Santé et des autorités sanitaires provinciales depuis mi-juin, avec le déploiement d’une équipe de plus de 30 personnes. Le Pool d’Urgence Congo, présent de façon permanente dans la ville avec une équipe en charge de la surveillance et de l’alerte épidémiologique, a maintenant renforcé ses capacités et mis en place trois structures de traitement choléra de 65 lits au total, assurant la prise en charge 24h/24h des malades provenant des zones sanitaires les plus touchées de la ville (Bonzola, Bipemba, Diulu et Muya).
Lors des évaluations menées par des équipes MSF dans la ville, il est ressorti que sur les 5 millions d’habitants qui composent la population de Mbuji-Mayi, 60% a accès à l’eau potable. Pendant la saison sèche - entre mai et fin août - les personnes vivant dans les quartiers les plus périphériques et à plus haute concentration de population, éprouvent d’énormes difficultés à trouver de l’eau, qui devient un défi. Elles sont donc obligées de s’approvisionner directement dans les rivières qui traversent la ville (Muya, Kanshi, Lubilanji et Nzaba), ce qui augmente énormément le risque de contracter le choléra.
«<em>Mon petit enfant est en train d’apprendre à marcher à quatre pattes, il touche souvent le sol avec ses mains. Je crois que c’est comme ça qu’il a attrapé le choléra » </em>raconte <strong>Celine</strong>, qui prend soin de son fils de 6 mois dans l’Unité de Traitement Choléra de MSF à Dipumba. <em>« J’ai eu peur qu’il puisse mourir. Dans mon quartier, certaines personnes ont attrapé le choléra, je suis venue ici toute de suite lorsque mon fis a commencé à faire la diarrhée. Souvent nous n’avons pas d’eau donc c’est difficile de maintenir la maison et les enfants toujours propres. »</em>
Le choléra est une maladie hautement transmissible dans des zones avec un faible accès à l’eau potable et à l’assainissement, elle provoque de graves diarrhées et vomissements, entraînant une déshydratation rapide des patients. Présent dans le pays depuis les années 70, il est endémique dans neuf provinces de la RDC.
<em>MSF travaille en RDC depuis 1981 et intervient aujourd’hui dans 20 des 26 provinces du pays,</em><em> en offrant des soins médicaux aux victimes de conflits et de violence, aux personnes déplacées ou encore à celles souffrant d’épidémies ou de pandémies comme le choléra, la rougeole, et le VIH/SIDA. De plus, le Pool d’Urgence Congo (PUC) constitue une équipe de réponse aux urgences qui se tient prête à répondre sur l’ensemble du territoire en cas de flambée épidémique, de catastrophe naturelle ou de déplacement massif des populations.</em>