RDC : La souveraineté financière des banques réduite par des décisions prises à l’international

Le président de l’Association Congolaise des Banques (ACB), Yves Cuypers, a affirmé lors de la cérémonie d’échange des vœux, tenue le jeudi 15 février dernier, que les banques commerciales congolaises ont perdu une partie de leur souveraineté financière à cause des certaines décisions et sanctions prises au niveau international.

Pour le président de l’ACB, les banques commerciales  de la RDC sont obligées de se soumettre à ces décisions pour leur survie.

«<i>Nous évoluons dans un environnement où le système bancaire est mondialisé et nous n’avons pas d’autres choix à certaines circonstances précises. Nous sommes obligés de répondre à certaines exigences, à certaines contraintes, voire à certaines injonctions venant de certaines autorités supranationales. Pour le dire de manière limpide, nous avons perdu une partie de notre souveraineté financière. Le respect des décisions prises ailleurs, quelles qu’en soient leur fondement, va engager le futur du secteur financier national. Cela ne veut pas dire que nous n’avons plus notre destin en main</i> », a affirmé Yves Cuypers.

Pour lui, la RDC peut faire face à cette situation à condition de prendre un certain nombre des décisions.

« <i>Il faut mettre en place des règles de transparence qui soient adaptées à notre environnement. Des règles qui doivent prévoir la nature, le contenu et la manière dont les banques commerciales vont communiquer sur la réalité de leurs situations. Nous devons avoir notre propre système de paiement en monnaie étrangère pour faciliter les transferts locaux. Nous devons rencontrer les critères d</i><i>’</i><i>exigences en matière de conformité et en matière d’application des lois contre le blanchiment d’argent, et le financement du terrorisme. Nous, l’ACB, nous devons avoir une politique de communication, de formation, d’information primordiale. Dieu seul sait combien notre déplacement à Washington a aidé dans la progression et dans le positionnement du secteur financier congolais sur le plan international</i> ».

Toujours selon lui, il n’y a que trois ou quatre banques qui ont fait jusqu’à ce jour leurs rapports annuels et qui donnent un certain type d’information de manières différentes.  Yves Cuypers a également demandé au gouvernement congolais de s’acquitter de son devoir sur la redistribution réelle due aux banques commerciales dans le cadre des services rendus concernant la paie des fonctionnaires de l’état.

Pour sa part, le gouverneur de la Banque Centrale du Congo (BCC), Déogratias Mutombo, a indiqué que l’année 2017 a été divisée en deux en terme de rentabilité. D’après lui, il y a eu une période d’instabilité de janvier à juillet caractérisée par la volatilité des marchés et le déséquilibre des finances publiques et la période de stabilité entre août et décembre. Déogratias Mutombo parle d’une année qui s’est achevée avec des résultats satisfaisants avec une croissance provisoire de 3.5 %, un excédent budgétaire de plus ou moins 50 milliards de Francs congolais et une réserve de change de 865 millions $.

<b>Willy Akonda Lomanga/ Desk Eco</b>