Est de la RDC : le gouvernement salue la signature de l’accord-cadre avec l’AFC/M23

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signature de l’accord-cadre

 L’accord-cadre de paix signé à Doha, sous la médiation de l’État du Qatar, entre les délégués du gouvernement de la République démocratique du Congo et ceux de la rébellion AFC/M23, est considéré par Kinshasa comme une étape décisive dans la quête d’une paix juste, inclusive et durable dans l’est du pays. C’est ce qu’a affirmé le gouvernement congolais ce samedi 15 novembre, quelques heures après la signature de cet accord qui intervient à la suite de la mise en place du mécanisme de suivi et d’évaluation du cessez-le-feu.

Alors que cette nouvelle étape est critiquée dans l’environnement sociopolitique congolais certains y voyant le risque d’un statu quo sur le terrain, le gouvernement précise que l’Accord-cadre de Doha fixe les bases d’un processus destiné à mettre fin aux hostilités, à rétablir l’autorité de l’État et à consolider la stabilité nationale. Il réaffirme sa détermination à placer la paix, la sécurité et la dignité du peuple congolais au cœur de son action. Dans ce cadre, la protection des populations civiles, en particulier des femmes, des enfants et des personnes déplacées internes, demeure une priorité.

Selon le communiqué du ministère de la Communication et des Médias :"Les protocoles qui découleront de cet Accord-cadre permettront notamment de sécuriser les corridors humanitaires, de faciliter l’accès des organisations humanitaires et d’engager des actions urgentes pour répondre aux besoins essentiels des communautés affectées" dit le gouvernement de la RDC

L’Accord-cadre s’articule autour de huit protocoles couvrant l’ensemble des problématiques liées à la crise : • Le mécanisme de libération des prisonniers (signé le 14 septembre 2025) ; le mécanisme de surveillance et de vérification du cessez-le-feu (signé le 14 octobre 2025) ; l’accès humanitaire et la protection judiciaire ; la restauration de l’autorité de l’État, les réformes et la gouvernance participative nationale ; les arrangements sécuritaires intérimaires et le DDR ; l’identité, la citoyenneté, le retour et la réinstallation des réfugiés et des personnes déplacées ; la relance économique et les services sociaux ; la justice, la vérité et la réconciliation.

Le gouvernement précise que les six protocoles restants hors ceux déjà signés  feront l’objet de discussions deux semaines après la signature de l’Accord-cadre. Ces échanges viseront à définir les modalités techniques, les calendriers d’exécution et les engagements respectifs des parties.

"Le Gouvernement soutient qu’aucun statu quo n’est compatible avec cet objectif de paix : le processus engagé vise à créer, dans les plus brefs délais, les conditions d’un changement réel et mesurable pour les populations affectées. Le Gouvernement exprime sa gratitude à l’État du Qatar pour son engagement dans ce processus, aux États-Unis d’Amérique, à l’Union africaine et au Médiateur désigné, Son Excellence Faure Gnassingbé, pour leur accompagnement" ajoute le gouvernement

Le communiqué réaffirme que la paix, la sécurité et la prospérité du peuple congolais demeurent la priorité absolue du gouvernement, qui continuera d’agir "dans un esprit de dialogue, de responsabilité et de réconciliation nationale ", afin de préserver et consolider l’unité, la souveraineté et l’intégrité territoriale de la République démocratique du Congo.

Bien avant cette signature, les délégués du gouvernement et ceux de l’AFC/M23 s’étaient réunis une nouvelle fois autour du médiateur à Doha pour tenter de résoudre la crise sécuritaire dans l’Est du pays. À l’issue de ce sixième round, le mardi 14 octobre 2025, les deux parties étaient parvenues à un accord sur un mécanisme conjoint de vérification du cessez-le-feu.

L’objectif poursuivi par le médiateur et les parties prenantes est de faire taire les armes afin de permettre l’avancée des discussions en vue de la signature de l’accord de paix et de la mise en œuvre des compromis déjà obtenus.

Ces avancées diplomatiques surviennent dans un contexte où les deux camps continuent de s’accuser mutuellement de violer le cessez-le-feu sur le terrain.

Clément MUAMBA