En 2024, le Centre européen des Visas (C.E.V., ex-Maison Schengen) à Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo, a atteint un record historique : plus de 32 500 Congolais ont obtenu un visa, soit une augmentation de 32 % par rapport à l'année précédente. Cette information a été révélée par Joris Salden, Directeur général en charge des affaires consulaires au SPF Affaires étrangères (Ministère belge des Affaires étrangères).
Lors d'une conférence de presse conjointe Jeudi 13 novembre 2025, avec Freddy Roosemont, Directeur général de l’Office des Étrangers autorité compétente en Belgique pour l’entrée et le séjour , Joris Salden a indiqué que cette progression reflète " l'engagement fort de la Belgique à faciliter les échanges humains, culturels et économiques entre la RDC et l'Europe".
Il rappelle qu’il y a encore peu, le système de rendez-vous était saturé et ne permettait l’introduction que d’environ 15 000 demandes par an :
"À l'époque, les rendez-vous n’étaient pas utilisés, et seulement 15 000 demandes par an pouvaient être introduites. Le système était bloqué : même si des créneaux n’étaient pas utilisés, il fallait attendre un an. Pour moi, ce n’était pas acceptable. Il fallait agir et nous avons agi. En 2024, 33 000 Congolais ont pu obtenir un visa. Je ne parle pas des demandes introduites, mais bien des visas délivrés. C’est une augmentation de 32 % par rapport à l'année précédente", a déclaré Joris Salden devant la presse
Une amélioration rendue possible par un renforcement des moyens
Face aux critiques récurrentes sur la difficulté d’obtenir un rendez-vous ou un visa, Salden a expliqué que ces résultats sont le fruit d’un travail intense mené à Kinshasa et à Bruxelles.
"Cela ne se fait pas tout seul. Cela demande beaucoup de travail, ici à l’ambassade, à Bruxelles, et surtout au CEV. Nous avons recruté du personnel : nous avons presque doublé les effectifs à Kinshasa, ce qui est exceptionnel dans un contexte de réduction budgétaire. Il a fallu négocier longuement, mais j’ai obtenu les budgets nécessaires", a-t-il souligné.
Cependant, il reconnaît que ces efforts sont parfois compliqués par la hausse des demandes d'asile de ressortissants congolais en Europe, certaines reposant sur des déclarations considérées comme infondées.
"Lorsque je négocie pour obtenir plus de moyens afin de délivrer plus de visas, on me répond souvent : attention, il y a davantage de demandes d’asile, donc davantage de fraudes. Cela ne facilite pas mon travail", a-t-il déploré.
Pour améliorer l’accueil et le traitement des demandes, de nouvelles infrastructures ont été mises en place :
"Nous avons construit cinq guichets supplémentaires. Et je vous annonce qu’en 2026, nous allons encore en ajouter trois", a-t-il rassuré.
Il note également une réduction significative des délais :
"Avant ces améliorations, le délai moyen pour un visa était de six à huit semaines. Aujourd’hui, pour les visas que nous délivrons nous-mêmes, il est d’une semaine", a ajouté ce diplomate Belge.
Le rôle du Centre Européen des Visas
Le CEV de Kinshasa, géré par l’Ambassade de Belgique, est un centre commun de réception des demandes de visa conforme au Code des visas Schengen. Créé à l’initiative de la Belgique et du Portugal, avec un cofinancement du Fonds européen pour les frontières extérieures, il est opérationnel depuis le 5 avril 2010. Il portait le nom de Maison Schengen jusqu'au 8 mars 2019.
Plusieurs États Schengen y délèguent aujourd’hui l’examen et la délivrance des visas court séjour. Le traitement des demandes est assuré conjointement par : le service visas de l’Ambassade de Belgique ou le Consulat général, et l’Office des Étrangers (ODE), autorité compétente en matière de séjour en Belgique.
Clément MUAMBA