Le haricot fraîchement récolté est déjà perceptible sur le marché local à Kiwanja en territoire de Rutshuru au Nord-Kivu. C’est la période de la moisson de cette denrée qui est au rendez-vous de presque chaque repas de midi dans plusieurs familles en province du Nord Kivu.
Mais le vil prix de ce produit sur le marché local pourrait décourager certains petits producteurs. Suite à la surproduction, le prix d'un sac de haricots est revu à la baisse. Le sac qui se négociait à 150$ la saison culturale passée, se vend aujourd'hui à 80$ voire moins.
C' est loin de rencontrer les attentes des paysans cultivateurs à Kiwanja en cette période de moisson. Quatre-vingts dollars américains pour un sac de haricot vert ou un peu moins, pour les autres variétés de haricots, c’est dérisoire au regard de toutes les charges liées à la production, regrette Jean Claude Shukuru, un habitant de Kiwanja.
« Tout d’abord nous avons fait labourer nos champs à un coût élevé. De même pour le sarclage. Nous avons également acheté la semence à un prix élevé. Maintenant à la récolte, nous nous rendons compte que le prix ne rencontre pas ce que nous faisions au champ. Au semis, nous avons acheté certaines semences à 8000 FC, la mesure. D’autres, nous les avons achetées à 5000 et à 4500 FC. La saison passée, nous avons vendu un sac à 150 dollars. Mais maintenant, un sac coûte 80 dollars."
Ce prix décourage les paysans cultivateurs à se relancer dans les activités agricoles, affirme cet autre habitant qui n’y voit aucun avantage. Les acheteurs deviennent rares alors que la moisson est abondante.
« Lorsque le prix est dérisoire, cela nous décourage vraiment, car au semis nous avons acheté une mesure de semence à 8000 FC, mais à la récolte, nous vendons à 2500 FC. L’agriculteur n’a aucun avantage dans ce genre de situation. Nous sommes trop perdants. Quelqu’un peut ne plus faire l’agriculture à cause de cela ».
Ces habitants souhaitent vendre leurs produits à un prix juste, qui prend en compte les charges de la production. Ils souhaitent aussi que les acheteurs utilisent des balances et non des cuvettes de la taille de bassine ou de grosses casseroles comme mesure.