La cité martyre de Makobola, dans le groupement des babungwe nord, (secteur de Tanganyika) au Sud-Kivu, est sous le choc après des actes de pillages et de violences perpétrés dans la nuit de lundi à ce mardi 30 décembre par des militaires FARDC et leurs alliés wazalendo.
Selon des sources d’ACTUALITE.CD dans la région, des troubles ont éclaté dans la cité suite à une mésentente entre des militaires de l’unité Guépard qui revenaient du front de Kigongo à Uvira et ceux de l'unité Hiboux pour des raisons non encore élucidées. Certaines sources contactées parlent de dissension entre les commandements de deux unités.
Lors des désordres cette nuit-là, ces militaires et wazalendo ont dépouillé et saccagé le centre de santé Iàmba, situé dans le sous-village de Bangwe, dans la zone de santé Nundu. C’est la principale structure sanitaire qui dessert cette région.
D'après des sources sanitaires, les pillards ont nuitamment forcé les portes de centre de santé avant de procéder au pillage.
"Ils ont cassé les portes à partir de la pharmacie et pillé tous les médicaments avant de s'introduire dans le bureau de l'infirmière titulaire où ils ont emporté tous les matériels en saccageant le bureau", a dit à ACTUALITE.CD, un cadre du comité de développement de l’aire de santé d’Iàmba.
De son côté, la société civile déplore ces actes perpétrés par des militaires censés protéger la population et exige une enquête.
Plusieurs sources dans la zone confirment que des biens de la population ont été également pillés. C’est notamment des chèvres, poules et des vivres. Des multiples cas d’agression sexuelle dont des femmes ont été victimes sont aussi rapportés dans cette expédition des FARDC et wazalendo dans la cité de Makobola.
"Ils ont forcé les portes des maisons des habitants et emportaient tout ce qu’ils ont trouvé, même la nourriture. Et ils ont obligé les femmes de les aider à transporter et ces dernières devraient regagner leurs maisons après avoir été violées", a dit un acteur de la société civile locale.
Ces actes ont ravivé et renforcé le traumatisme au sein de la population de Makobola, déjà victime de massacre de plus de 1000 personnes par des rebelles lors de la guerre de 1996.