Alors que la rencontre fatidique à Washington, entre le président congolais Félix Tshisekedi et son homologue rwandais Paul Kagame pointe à l’horizon pour la signature du très attendu accord de paix, l’opposant Martin Fayulu veut en avoir le cœur net.
Ce vendredi sur son compte X, le leader de la coalition Lamuka a invité le chef de l’Etat à dévoiler sur la place publique le contenu du projet d’accord qu’il va devoir signer avec Kagame, au bureau ovale, devant le président Trump, à Washington DC, aux Etats-Unis. Il l’a mis en garde de n’oser de parapher aucun texte portant atteinte à la souveraineté du pays.
« Nous disons à M. Félix Tshisekedi : les Congolais ont le droit de connaître le contenu réel du projet d’accord que vous envisagez de signer avec M. Kagame à Washington. Ce projet doit être rendu public. Ne signez aucun accord qui porterait atteinte à la souveraineté de la RDC », écrit Fayulu.
Au cours d’un briefing presse, mi-novembre, le porte-parole du gouvernement, Patrick Muayaya, avait affirmé que le président Tshisekedi ne pourrait faire le déplacement de Washington que si les éléments de l’armée rwandaise quitte le territoire congolais.
« Nous savons que le retrait des troupes rwandaises est la condition principale pour que nous puissions avancer. Parce que le président de la République ne peut pas se rendre à Washington sans que nous ne puissions être en mesure, avec les Américains avec lesquels nous travaillons, de constater qu'il y a eu retrait de ce qu'on a appelé, en langage diplomatique, des « mesures des défense », mais en réalité des troupes rwandaises et de tout ce qui les accompagne », disait-il.
Devant la diaspora congolaise vivant au Brésil, Félix Tshisekedi, prenant part à la COP30, avait annoncé que « dans les jours qui suivent, la Maison Blanche va nous adresser l’invitation officielle pour aller signer l’accord de paix », tout en appelant à la prudence sur la suite des événements.
Ces allégations du président congolais étaient antérieures à la signature en octobre dernier malgré plusieurs jours de négociations du cadre d’intégration d’intégration économique régionale entre la RDC et le Rwanda dans le cadre de l’accord de Washington, et dont la mise en œuvre est conditionnée à l'exécution "satisfaisante" du concept d'opérations (CONOPS) et de l'ordre opérationnel (OPORD) faisant le lien entre la paix et la prospérité économique qui doivent marcher ensemble.
Le texte, appelé Cadre d’intégration économique régionale (CIER), avait pour objectif de jeter les bases d’une coopération renforcée dans plusieurs secteurs : exploitation minière, infrastructures, énergie, développement industriel, industrie agroalimentaire, santé publique et tourisme transfrontalier. Il s’inscrivait dans la continuité de la Déclaration de principes signée le 25 avril 2025 à Washington par les ministres des Affaires étrangères congolais et rwandais, et dans le prolongement de l’accord de paix conclu le 27 juin 2025 sous les auspices de l'administration Trump.
Samyr LUKOMBO