ADIS 2025: Raïssa Malu présente l’évolution de la transformation numérique du système éducatif congolais et insiste sur l’urgence d’orienter les jeunes vers les filières STEM

Raïssa Malu
Photo d'illustration

La ville de Kinshasa, capitale de la République Démocratique du Congo, a accueilli du 25 au 26 novembre 2025, au Centre culturel et artistique pour l'Afrique Centrale, la 4ᵉ édition de l’African Digital Innovation Summit (ADIS 2025).Cette rencontre marque une nouvelle étape dans l’ambition de la RDC de bâtir un avenir numérique inclusif et innovant. Soutenu par la Présidence de la République, cet événement vise à positionner le pays comme un hub régional de l’innovation numérique, à travers des espaces d’échanges, de formation et de valorisation des talents locaux.

À cette occasion, rapporte sa cellule de communication, la ministre d'État, ministre de l'Éducation nationale et de la Nouvelle Citoyenneté, Raïssa Malu, est intervenue au panel ministériel inaugural placé sous le thème : « Les voies d’accélération de la transformation digitale souveraine de l’Afrique ».

Dans son intervention, la ministre d'État a rappelé le rôle déterminant qu’a joué l’Enseignement à Distance (EAD) durant la crise sanitaire de la COVID-19, entre 2020 et 2021. Cette période a marqué un tournant décisif dans la réforme du système éducatif congolais, avec l’introduction de dispositifs numériques novateurs, notamment le programme « Apprendre à la maison », destiné aux enfants déplacés, malades ou vivant en zones de conflit.

À son arrivée à la tête du ministère en juin 2024, Raïssa Malu dit avoir initié le Plan quinquennal 2024-2029, véritable socle de la transformation du système éducatif. Ce plan repose sur cinq principes directeurs :le dialogue avec les parties prenantes ; le renforcement de l’administration ; l’investissement dans la formation et le développement des enseignants ; la promotion de l’équité et de l’inclusion ; l’intégration des technologies de l’information et de la communication.

Ses objectifs stratégiques incluent l’amélioration de l’accès à une éducation de qualité, le renforcement des enseignants et inspecteurs, la modernisation du système éducatif grâce au numérique ainsi que le développement de la Nouvelle Citoyenneté.

Dans le cadre de sa mise en œuvre, un arrêté ministériel a été signé pour consacrer légalement l’Enseignement à Distance, accompagné de mesures d’appui. Raïssa Malu a expliqué que le dispositif EAD s’appuie sur plusieurs supports : plateformes d’apprentissage, télévision, radio, supports écrits, etc.

"Le but, c’est de tenir compte de tous les contextes afin d’améliorer et de renforcer la qualité de l’enseignement en utilisant tous les outils disponibles. C’est cela qui fait la force de l’enseignement à distance, qui permet d’atteindre tout le monde. Notre vision, au sein de l’Éducation nationale, c’est de nous adapter à chaque contexte" a-t-elle déclaré.

La ministre a insisté sur l’importance de produire des contenus pédagogiques contextualisés, citant les capsules éducatives en mathématiques et en sciences, conçues selon les réalités locales. Elle a souligné la nécessité de privilégier des solutions endogènes plutôt que de dépendre exclusivement de plateformes étrangères. Elle a également mis en avant les efforts de formation continue des enseignants et la digitalisation progressive de l’administration éducative. Selon elle, la transformation numérique représente une opportunité stratégique pour valoriser le patrimoine culturel et éducatif congolais et le rendre accessible à grande échelle.

Par ailleurs, Raïssa Malu a insisté sur l’urgence d’orienter davantage les jeunes en particulier les filles vers les filières STEM (sciences, technologies, ingénierie et mathématiques), afin de préparer une génération capable de porter l’innovation africaine. Elle s’est réjouie de l’implémentation du e-Diplôme, une avancée majeure vers la sécurisation et la modernisation de cette pièce scolaire essentielle. Le numérique, a-t-elle rappelé, doit être perçu non comme une menace, mais comme une opportunité de développement. 

"Si le numérique est l’autoroute, l’éducation en est le permis de conduire. Le digital peut devenir une menace et renforcer les fractures à partir du moment où les utilisateurs ne sont pas suffisamment éduqués", a-t-elle averti, appelant à renforcer l’alphabétisation digitale de tous les acteurs.

 Elle a insisté sur la nécessité de solutions simples, adaptées aux besoins réels, précisant que la digitalisation ne doit pas être un effet de mode, mais s’appuyer sur l’éducation.

"Le digital doit accélérer le développement du pays et améliorer les conditions de vie de la population. C’est la vision du Chef de l’État, de la Première ministre et de l’ensemble du Gouvernement. Le digital est l’un des moyens de résoudre une série de problèmes, dont la fraude et les retards", a martelé Raïssa Malu

Aux côtés de Raïssa Malu, deux autres membres du gouvernement ont pris part à ce panel inaugural : Frédéric Kibassa Maliba, ministre de l’Économie du Numérique, et Julien Paluku, ministre du Commerce extérieur. La modération a été assurée par Dominique Migisha, Coordonnateur de l’Agence de Développement Numérique (ADN), qui a animé les échanges avec dynamisme et clarté.

En marge de cette 4ᵉ édition de l’African Digital Innovation Summit (ADIS), une soirée de gala a été organisée le 24 novembre au Fleuve Congo Hôtel. À cette occasion, un trophée a été décerné à la ministre d’État Raïssa Malu, sacrée Championne Numérique 2025 de Digital Africa. Cette distinction récompense les réformes engagées dans la digitalisation du système éducatif, notamment l’intégration de l’IA dans la correction de l’Examen d’État 2024-2025, la décentralisation des centres de scannage, la mise en place de l’Enseignement à Distance (EAD) et le e-Diplôme.

Clément MUAMBA