Le Ministre d'État, Ministre de la Justice et Garde des Sceaux, Guillaume Ngefa, a annoncé l’ouverture d’une enquête judiciaire après la rupture d’un bassin de rétention appartenant à l’entreprise minière Congo Dongfang Mining (CDM). Cet incident a entraîné le déversement d’une importante quantité d’eaux usées dans le quartier Kassapa, à Lubumbashi, chef-lieu de la province du Haut-Katanga.
Survenu le 4 novembre dernier, l’accident a provoqué l’inondation de routes, d’habitations, de rivières et du marché dit « Moïse », exposant les populations locales à des risques sanitaires immédiats et causant ce que les autorités qualifient de « véritable catastrophe environnementale ». Face à cette situation, Guillaume Ngefa a instruit le procureur général près la Cour de cassation d’ouvrir sans délai une enquête afin d’identifier les responsabilités et d’engager les poursuites prévues par la loi.
"Une procédure judiciaire sera engagée pour identifier les responsables et engager les actions prévues par la loi. Le ministère rappelle que la sécurité des populations et la protection de l’environnement constituent des priorités absolues du Gouvernement, et que toutes les mesures nécessaires seront prises pour garantir que justice soit rendue", indique le communiqué.
Lors de la dernière réunion du Conseil des ministres renseigne le compte rendu, le Président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi, a exprimé une « très grande préoccupation » face à cet incident environnemental survenu à Lubumbashi, où CDM a été impliquée dans un déversement massif d’effluents toxiques.
Selon les premiers éléments portés à l’attention du Gouvernement, l’entreprise aurait manqué à plusieurs de ses obligations environnementales, entraînant une pollution importante des eaux, des sols et de l’écosystème local. Le quartier Kasapa, dans la commune Annexe, est particulièrement touché, avec des préjudices humains, matériels et environnementaux jugés préoccupants.
Les images et rapports préliminaires recueillis sur le terrain font état d’une contamination étendue de l’espace vital des populations. La destruction de la faune et de la flore locales, ainsi que la pollution des cours d’eau, ont profondément perturbé la vie quotidienne des résidents, suscitant inquiétude et indignation.
Face à la gravité des faits, le Président Tshisekedi a condamné « avec la plus grande fermeté » ces manquements, qu’il a qualifiés d’actes irresponsables, contraires à la législation nationale sur la protection de l’environnement et aux normes en vigueur dans le secteur minier.
Par ailleurs, selon le compte rendu de la réunion, Félix Tshisekedi a salué les mesures conservatoires déjà engagées par le ministère des Mines, consécutives aux missions dépêchées sur place par le Gouvernement et la Présidence. Le Chef de l’État a exigé que les responsabilités soient clairement établies et que les auteurs des violations répondent de leurs actes devant la loi. Il a également insisté sur la nécessité d’une réparation intégrale des dommages subis par les populations touchées, estimant que la protection des communautés locales doit rester une priorité absolue dans le secteur extractif.
Le Chef de l'Etat Félix Tshisekedi a lancé un appel à la vigilance à tous les opérateurs miniers et industriels œuvrant en RDC. Selon lui, le respect des règles environnementales « n’est ni négociable ni accessoire », mais constitue une obligation légale, réglementaire et morale, au cœur de la vision nationale d’un développement durable et responsable.
Dans cette optique, précise la source citée, la Ministre de l’Environnement, du Développement durable et de la Nouvelle Économie du Climat, ainsi que le Ministre des Mines, ont été instruits de renforcer la surveillance et la coordination des services techniques, afin de prévenir toute récidive et de garantir la sécurité des populations ainsi que la préservation du patrimoine naturel.
Clément MUAMBA