Après deux annonces sans effet sur terrain, le contrôle du nouveau permis de conduire biométrique sécurisé avec puce débute ce lundi 17 novembre dans l’ensemble de la ville de Kinshasa ainsi que dans les provinces déjà couvertes par les centres de délivrance de ce document.
A l’issue d’une réunion, samedi, avec les responsables de la police nationale (PNC) autour du vice-premier ministre chargé de l’intérieur et sécurité, le commissaire divisionnaire adjoint et porte-parole, Julien Mavungu a interpellé les conducteurs qui ne se sont pas encore exécutés de ne pas sortir ce lundi, sous peine des sanctions.
« Demain lundi, il y aura trois types des conducteurs d’automobiles : ceux qui sont en règle avec le nouveau permis de conduire, qui peuvent sortir et circuler librement et déférer calmement aux réquisitions des agents qualifiés de la police de circulation routière. Mais ceux qui ne sont pas en règle, qui ne sont pas encore détenteur du nouveau permis de conduire, nous leur demandons à ne pas sortir avec leurs véhicules sur la chaussée, parce qu’ils seront contraints à ce contrôle », a-t-il déclaré au sortir de l’audience avec Jacquemain Shabani.
Rassurant sur l’effectivité du contrôle, qui prend cours demain lundi, fort des appareils à sa disposition ainsi que de tout l’équipement, la police nationale congolaise (PNC) avertit également les propriétaires des véhicules dont le numéro d’immatriculation est bâché, de s’abstenir à sortir.
Conséquence négative d’une mesure pourtant légale
D’après des données recueillies par ACTUALITE.CD auprès du secrétariat général du ministère des transports, il n’y a pas d’engouement des conducteurs à la commission nationale de délivrance des permis de conduire (CONADEP). Si jamais l’opération s’effectue comme elle est annoncée, les taxis et taxis bus, détenus en majorité par des privés, seront obligés de sécher les artères de la ville par crainte de sanction. Ceci présage un début de semaine éprouvant pour les Kinois, car Transco, la seule et l’unique société de transport se trouve e désormais en faillite, plusieurs de ses bus en panne, d’autres incendiés dans ses entrepôts. Ceux en fonction, lesquels sont comptable au bout des doigts, ne parviennent plus à couvrir toutes les 24 communes, une difficulté qui profite aux privés de majorer le cout des courses impunément.
Début septembre dernier, le vice-premier ministre chargé des transports, voie de communication et désenclavement, Jean-Pierre Bemba, avait remis des équipements biométriques à son collègue de l'intérieur et sécurité, lançant officiellement les opérations de contrôle du permis de conduire à puce électronique, deux mois après l'expiration du moratoire donné aux conducteurs.
A combien revient le nouveau permis de conduire biométrique avec puce ?
Dans sa correspondance datée du 28 octobre 2023 adressée à ses directeurs centraux, urbains et provinciaux, la Direction Générale des Recettes Administratives, Judiciaires, Domaniales et de Participation (DGRAD) avait rendu public le taux des droits à payer avant et les modalités pour la délivrance du permis de conduire biométrique sécurisé et avec puce, selon les catégories des véhicules. Le taux des droits à payer se fixe comme suit : 38,5 USD pour la catégorie A, véhicule à deux ou trois roues ; 71,5 USD pour la catégorie B, véhicule de 3,5 T maximum ; 99 USD pour la catégorie C, D et E, véhicule de plus de 3,5 T.
Les modalités de paiement se présentent comme suit :
• Pour le permis de la catégorie A (véhicule à deux ou trois roues), 15,4 USD à verser au compte général du Trésor et 23,1 USD à verser au compte de la Société de Permis de Conduire (SPC SAU) au titre de la rémunération de la prestation.
• Pour la catégorie B (véhicule de 3,5 T maximum), 28,6 USD à verser au compte général du Trésor et 42,9 USD à verser au compte de la SPC SAU.
• Et enfin pour la catégorie C, D et E (véhicule de plus de 3, 5 T), 39,6 USD sont à verser au compte général du Trésor et 59,4 USD au compte de la SPC SAU au titre de la rémunération de la prestation.
Samyr LUKOMBO