Après la signature de l’Accord-cadre de Doha pour la paix entre les délégués du gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC) et ceux de l’Alliance du fleuve Congo (Mouvement du 23 mars – M23), le Qatar s’engage à poursuivre ses efforts en faveur d’une paix globale pour le peuple congolais.
Selon le Ministre d’État et ministre des Affaires étrangères, Dr Mohammed bin Abdulaziz bin Saleh Al Khulaifi, la signature de l’Accord-cadre constitue une étape importante vers la consolidation de la paix et de la stabilité dans l’est de la RDC.
"Son Excellence a souligné l’engagement de l’État du Qatar à continuer de soutenir ce processus jusqu’à l’instauration d’une paix globale pour le peuple congolais. Lors d’une conférence de presse tenue à l’occasion de la signature, il a exprimé sa reconnaissance envers les deux parties pour leur véritable volonté politique et leur engagement responsable, qui ont contribué à la conclusion de cet accord. Il a également rappelé l’importance du rôle du Qatar dans la facilitation et la promotion du processus de paix", rapporte le ministère des Affaires étrangères du Qatar.
Le chef de la diplomatie qatarie a salué le soutien indéfectible du Président congolais, Félix Tshisekedi, son engagement en faveur d’un règlement pacifique du conflit, ainsi que les efforts de la délégation gouvernementale, la coopération du M23 et la contribution des partenaires internationaux, notamment l’Union africaine, le Togo, les États-Unis, le Royaume-Uni, le Rwanda et la France.
"Cette déclaration constitue une étape cruciale qui ouvre la voie à ce cadre et renforce l’engagement commun en faveur de solutions pacifiques par le dialogue et la compréhension, reflétant la volonté sincère des deux parties de mettre fin au conflit et d’instaurer une paix durable dans l’est de la RDC. La signature de cet accord-cadre ne représente pas la fin du chemin, mais le début d’un processus de paix global et de cycles de négociations qui se tiendront prochainement pour discuter de plusieurs questions essentielles", a précisé le ministre.
Il a insisté sur le fait que les solutions pacifiques et le dialogue politique constituent la voie optimale pour mettre fin aux conflits et répondre aux aspirations des populations de la région. Le Qatar réaffirme ainsi son engagement en faveur d’une diplomatie préventive et d’un dialogue constructif, basé sur la communication directe entre les parties et la recherche d’un terrain d’entente, afin d’instaurer la confiance et renforcer les perspectives de paix.
Le chef de la diplomatie qatarie a qualifié la signature de l’Accord-cadre de Doha d’occasion historique, soulignant la responsabilité de sa mise en œuvre par les deux parties. Il a précisé que le rôle du Qatar n’est pas de résoudre tous les différends d’un seul coup, mais de créer un cadre comportant un ensemble de protocoles fondamentaux à négocier, qui feront partie intégrante de l’accord de paix global.
Ces protocoles comprennent notamment : le rétablissement de l’autorité de l’État, les réformes et dispositifs pour une gouvernance nationale inclusive, les questions d’identité et de citoyenneté, le retour et la réinstallation des personnes déplacées et réfugiées, ainsi que la reprise économique et l’amélioration des services sociaux. L’accord global inclura un accord-cadre et huit protocoles, dont deux ont déjà été signés, tandis que six autres seront négociés dans les deux semaines suivant la signature.
Les parties conviennent également de la mise en place d’une commission indépendante chargée de promouvoir la vérité, la réconciliation et la responsabilité pour les crimes, ainsi que de formuler des recommandations sur les réparations appropriées dans le cadre d’un processus de justice transitionnelle. L’organisation et le fonctionnement de cette commission respecteront la Constitution et le droit international.
Les efforts du Qatar dans ce processus ont commencé lorsque l’Émir Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani a accueilli à Doha le Président Tshisekedi et le Président Paul Kagame du Rwanda, et lorsque le Président Tshisekedi a ouvert la porte au dialogue avec le M23. Depuis mars 2025, Doha a accueilli plusieurs cycles de négociations directes entre les deux parties, menées dans un esprit positif et responsable, aboutissant à l’accord.
Ces progrès s’appuient sur la Déclaration de principes signée à Doha le 19 juillet 2025, qui a jeté les bases d’une phase cruciale de mesures de confiance et ouvert la voie au dialogue. Au cours des derniers mois, les parties ont déjà réalisé des avancées importantes, notamment la signature du mécanisme de surveillance et de vérification du cessez-le-feu le 14 octobre 2025 et du mécanisme de libération des détenus le 14 septembre 2025.
Clément MUAMBA