Vague de braquages à Kinshasa: Prince Epenge accuse l’État de démission et propose le port d’arme pour les professionnels exposés

Honorine Porsche après le braquage raté.
Honorine Porsche après le braquage raté.

Braquage ici, braquage là-bas. Ce phénomène criminel, souvent perpétré en plein jour, est devenu intenable dans la ville de Kinshasa, capitale de la République Démocratique du Congo. Face à sa récurrence inquiétante, l’opposant Prince Epenge estime qu’il est impératif d’autoriser le port d’arme pour les cambistes, les agents bancaires et autres professionnels exposés, afin d’assurer leur propre défense.

Le porte-parole de la coalition Lamuka, branche de l’opposition dirigée par Martin Fayulu, critique la démission de l’État face à ce fléau. Il estime qu’il est important que les citoyens assurent eux-mêmes leur défense, au regard du nombre de morts et de blessés causés par ces braquages.

« Il faut prendre le taureau par les cornes, face aux braquages répétés tel que celui vécu à Bibwa. L’ADD/Congo exige l’autorisation de port d’armes aux cambistes, banques et autres commerçants qui travaillent avec la peur au ventre. L’État ayant démissionné, les citoyens doivent se défendre par eux-mêmes face à l’incapacité du ministre de l’Intérieur, du gouverneur et du chef de la police-ville de Kinshasa. Il faut une solution de protection civile radicale. Trop de morts, de blessés et d’argent perdus dans ces braquages à la Far West », a déclaré Prince Epenge.

Depuis la fin de l’année dernière, des scènes de braquages criminels sont fréquemment déplorées dans presque tous les quartiers de Kinshasa. Certains de ces actes se déroulent étonnamment à proximité des postes de la Police nationale congolaise (PNC). Jeudi dernier, soit il y a une semaine, une opération spectaculaire s’est produite sur la place Victoire : une femme a tenté, sans succès, de braquer une agence Rawbank avant d’être arrêtée plusieurs minutes plus tard par des éléments de la police, en collaboration avec l’armée. Malgré les assurances du gouvernement quant à sa volonté de contenir ce phénomène, l’insécurité continue de s’aggraver. D’autres cas ont été signalés hier, notamment à Bibwa, Matete et Ngaliema.

L’opération Ndobo, inefficace ? 

Lancée en décembre 2024, l’opération Ndobo - hameçon en lingala - avait pour objectif de contrer l’insécurité grandissante qui bat son plein à Kinshasa, par des arrestations des criminels, leur condamnation et leur acheminement vers des prisons de haute sécurité. Ravivée par l’ancien ministre de la justice, Constant Mutamba, qui était chaque fois en tête d’affiche dans des procès publics contre des délinquants capturés, elle se trouve visiblement en veilleuse. Depuis lors, aucune annonce d’arrestations des bandits souvent armés, moins encore la programmation des audiences publique, comme c’est fut le cas il y a 5 mois passés.

Dans un post sur les réseaux sociaux le weekend dernier, l’opposant Jean-Marc Kabund avait demandé la demission du vice-premier ministre chargé de l’intérieur et sécurité, le jugeant incapable d’instaurer la sécuriser la population kinoise.

Samyr LUKOMBO