Dans son message prononcé à la clôture de la 15ᵉ Assemblée plénière de l’Association des Conférences épiscopales de l’Afrique centrale (ACEAC), regroupant les Conférences épiscopales de la RDC, du Burundi et du Rwanda, tenue à Kinshasa du 10 au 14 décembre 2025, le cardinal Fridolin Ambongo a exprimé sa désapprobation face à l’occupation de la ville d’Uvira par la rébellion de l’AFC/M23 soutenue par Kigali, intervenue après l’entérinement des accords de Washington entre Kinshasa et Kigali, conclus sous les auspices des États-Unis d’Amérique.
Pour le cardinal et archevêque métropolitain de Kinshasa, une véritable et authentique paix est une paix désarmée et désarmante. Selon le numéro un de l’Église catholique en République démocratique du Congo, les récentes évolutions de la situation sécuritaire dans l’Est du pays démontrent les limites des initiatives de paix actuellement en cours, allusion faite aux processus de Washington ainsi que celui de Doha.
"Dans ce contexte dramatique que traverse notre sous-région des Grands Lacs, et en particulier la République démocratique du Congo, l'Association des Conférences Épiscopales de l'Afrique Centrale (ACEAC) rappelle avec force que la seule paix authentique est une paix désarmée et désarmante. En effet, comment comprendre qu’à moins d’une semaine de la ratification des accords de Washington, la ville d’Uvira tombe sous occupation ? Comment ne pas voir dans cette chute les limites mêmes de certains accords et autres initiatives qui excluent subtilement les Congolais et veulent à normaliser le pillage systématique des ressources du Congo ?" s'est-il interrogé lors de la messe organisée à la Cathédrale Notre-Dame du Congo
Pour le cardinal et archevêque métropolitain de Kinshasa Fridolin Ambongo:
" Ces limites donnent justement raison à l’initiative portée par les évêques de la CENCO et les pasteurs protestants de l’ECC : l’initiative d’un pacte social pour la paix et le bien-vivre ensemble en République démocratique du Congo et dans la sous-région des Grands Lacs" a souligné le numéro un de l'église catholique en RDC
Appelé à poser des actes d’État pour convoquer le dialogue national à la suite de la publication de la feuille de route par les confessions religieuses conçue pour appuyer les initiatives diplomatiques internationales menées par les États-Unis d’Amérique et le Qatar, le Chef de l’État, Félix Tshisekedi, maintient sa position selon laquelle aucun dialogue ne peut être organisé en dehors de son initiative.
Lors de ses récentes interventions, tant à Kinshasa qu’à l’étranger, Félix Tshisekedi a réaffirmé son attachement à un dialogue national, tout en rejetant toute forme d'influences extérieures. Il a renouvelé son soutien à l’Accord de Washington et au processus de Doha, deux initiatives diplomatiques qui, selon lui, permettront à la RDC de se prémunir contre les influences extérieures visant à déstabiliser les institutions, en particulier sur le plan sécuritaire.
En RDC, plusieurs confessions religieuses parlent désormais d’une même voix quant aux pistes de sortie de crise dans l’Est du pays, marqué par l’agression rwandaise via la rébellion de l’AFC/M23. C’est dans ce cadre qu’une feuille de route commune pour le dialogue national a été rendue publique lundi 25 août à Kinshasa. Elle est portée conjointement par la Conférence Épiscopale Nationale du Congo (CENCO), l’Église du Christ au Congo (ECC), la Plateforme des Confessions Religieuses du Congo, ainsi que la Coalition Interconfessionnelle pour la Nation (CIN).
Depuis sa publication, les actes attendus du Chef de l’État tardent encore. Sur la scène internationale, les initiatives diplomatiques avancent sur le papier, mais peinent à produire des résultats concrets sur le terrain, dans un contexte de tensions persistantes entre Kinshasa et Kigali, ainsi qu’entre Kinshasa et l’AFC/M23.
Clément MUAMBA