RDC : le pape Léon se dit « vivement inquiet » de la reprise des violences dans l’est

Robert Francis Prevost, actuel pape Léon XIV, en train de bénir le bâtiment du Theologat Université Saint Augustin de Kinshasa (USAKIN) en 2009
Robert Francis Prevost, actuel pape Léon XIV, en train de bénir le bâtiment du Theologat Université Saint Augustin de Kinshasa (USAKIN) en 2009

Le pape Léon s’est dit dimanche « avec une vive inquiétude » face à la reprise des affrontements dans l’est de la République démocratique du Congo, appelant les parties à « cesser toute forme de violence » et à privilégier « un dialogue constructif » dans le respect des processus de paix en cours.

Cette prise de position intervient dans un contexte sécuritaire marqué par la poursuite des avancées territoriales de la rébellion de l’AFC/M23, soutenue par Kigali selon Kinshasa. À Kinshasa, le cardinal Fridolin Ambongo, archevêque de la capitale congolaise, a réaffirmé que le Pacte social pour la paix dans la région des Grands Lacs constituait, selon lui, une réponse appropriée à une crise qui dure depuis plus de trente ans.

S’exprimant à la clôture de la 15ᵉ Assemblée plénière de l’Association des Conférences épiscopales de l’Afrique centrale (ACEAC), qui regroupe les épiscopats de la RDC, du Burundi et du Rwanda, le cardinal Ambongo a estimé que les initiatives diplomatiques en cours avaient montré leurs limites, citant notamment l’occupation de la ville d’Uvira après l’entérinement des accords de Washington.

« À l’heure actuelle, ce pacte apparaît comme le chemin incontournable d’une paix désarmée et désarmante, d’une paix authentique et durable dans notre sous-région », a déclaré le prélat dimanche à la cathédrale Notre-Dame du Congo, appelant l’ensemble des protagonistes et la communauté internationale à soutenir cette initiative.

Lancé conjointement par l’Église catholique (CENCO) et l’Église du Christ au Congo (ECC), le Pacte social pour la paix vise à appuyer les initiatives diplomatiques internationales. Le cardinal Ambongo a toutefois regretté que les précédents appels des Églises n’aient pas été suivis d’effet, estimant que « des vies humaines » auraient pu être épargnées.

De son côté, le président congolais Félix Tshisekedi maintient qu’aucun dialogue national ne peut se tenir en dehors de son initiative. Il a réaffirmé son soutien à l’Accord de Washington et au processus de Doha, qu’il considère comme les cadres diplomatiques de référence pour répondre à la crise sécuritaire dans l’est du pays.

Alors que plusieurs confessions religieuses congolaises plaident désormais d’une même voix pour un dialogue national, les initiatives diplomatiques peinent encore à produire des résultats concrets sur le terrain, dans un climat de tensions persistantes entre Kinshasa, Kigali et l’AFC/M23.