Le pape Léon s’est dit dimanche « avec une vive inquiétude » face à la reprise des affrontements dans l’est de la République démocratique du Congo, appelant les parties à « cesser toute forme de violence » et à privilégier « un dialogue constructif » dans le respect des processus de paix en cours.
Cette prise de position intervient dans un contexte sécuritaire marqué par la poursuite des avancées territoriales de la rébellion de l’AFC/M23, soutenue par Kigali selon Kinshasa. À Kinshasa, le cardinal Fridolin Ambongo, archevêque de la capitale congolaise, a réaffirmé que le Pacte social pour la paix dans la région des Grands Lacs constituait, selon lui, une réponse appropriée à une crise qui dure depuis plus de trente ans.
S’exprimant à la clôture de la 15ᵉ Assemblée plénière de l’Association des Conférences épiscopales de l’Afrique centrale (ACEAC), qui regroupe les épiscopats de la RDC, du Burundi et du Rwanda, le cardinal Ambongo a estimé que les initiatives diplomatiques en cours avaient montré leurs limites, citant notamment l’occupation de la ville d’Uvira après l’entérinement des accords de Washington.
« À l’heure actuelle, ce pacte apparaît comme le chemin incontournable d’une paix désarmée et désarmante, d’une paix authentique et durable dans notre sous-région », a déclaré le prélat dimanche à la cathédrale Notre-Dame du Congo, appelant l’ensemble des protagonistes et la communauté internationale à soutenir cette initiative.
Lancé conjointement par l’Église catholique (CENCO) et l’Église du Christ au Congo (ECC), le Pacte social pour la paix vise à appuyer les initiatives diplomatiques internationales. Le cardinal Ambongo a toutefois regretté que les précédents appels des Églises n’aient pas été suivis d’effet, estimant que « des vies humaines » auraient pu être épargnées.
De son côté, le président congolais Félix Tshisekedi maintient qu’aucun dialogue national ne peut se tenir en dehors de son initiative. Il a réaffirmé son soutien à l’Accord de Washington et au processus de Doha, qu’il considère comme les cadres diplomatiques de référence pour répondre à la crise sécuritaire dans l’est du pays.
Alors que plusieurs confessions religieuses congolaises plaident désormais d’une même voix pour un dialogue national, les initiatives diplomatiques peinent encore à produire des résultats concrets sur le terrain, dans un climat de tensions persistantes entre Kinshasa, Kigali et l’AFC/M23.