Les Forces armées de la République Démocratique du Congo ont appelé les rebelles de Forces Démocratiques de Libération du Rwanda (FDLR) à déposer les armes. Les FDLR ont toujours été considérées par le Rwanda comme une “menace à sa sécurité intérieure”. L’armée congolaise explique que sa décision est prise dans le cadre de la mise en œuvre de l'ordre d'opération convenu entre Kinshasa et Kigali pour la mise en œuvre de l’accord de Washington.
Les FARDC qui n'ont toutefois pas précisé les modalités ou le calendrier d’un éventuel désarmement, demande aux FDLR formées d'anciens responsables du génocide au Rwanda, de se rendre aux autorités congolaises ou à la MONUSCO "en vue de leur rapatriement dans leur pays d'origine". Du côté de l'ONU, a-t-on appris, la question est déjà sous examen pour mieux comprendre les attentes et identifier les modalités de mise en œuvre.
"Nous avons pris connaissance du communiqué et nous allons poursuivre la coordination avec les autorités congolaises pour mieux comprendre leurs attentes et identifier les modalités concrètes par lesquelles la MONUSCO pourra y répondre, en étroite concertation avec l’ensemble des parties prenantes. Cette démarche s’inscrit pleinement dans le cadre du mandat de la Mission, notamment en matière de désarmement, démobilisation, rapatriement, réinsertion et réintégration (DDRRR)", a expliqué dimanche 12 octobre 2025 à ACTUALITE.CD, un haut responsable de la Mission de l'Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO).
Selon le fonctionnaire onusien, malgré le contexte sécuritaire actuel tendu et marqué par des restrictions des mouvements dans les zones sous contrôle de la rébellion de l'AFC/M23, la mission onusienne en RDC s'est dit prête à assumer son mandat dans le volet appui de rapatriement volontaire des combattants.
"La Mission de l'Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO) continue d’appuyer le rapatriement volontaire des membres des groupes armés étrangers, conformément à son mandat du Conseil de sécurité. Nous poursuivons ces activités même dans le contexte actuel à Goma, et ce malgré la complexité de la situation sur le terrain", a-t-il ajouté.
Les Forces armées de la République Démocratique du Congo rappellent également à tous leurs militaires l'interdiction de collaborer, d'une manière ou d'une autre, avec les FDLR.
L'Ordre opérationnel (OPORD) a été négocié entre Kinshasa et Kigali pour faire progresser le CONOPS. Selon le communiqué du département d'État américain, les deux parties avaient décidé de développer une approche par étapes en vue de mettre en œuvre le Concept d’opérations (CONOPS) pour la neutralisation des FDLR et de leurs groupes associés, ainsi que le désengagement des forces/la levée des mesures défensives par le Rwanda.
"Les gouvernements de la RDC et du Rwanda ont réaffirmé leurs engagements envers l’objectif final souhaité tel que défini dans le CONOPS, qui inclut : l’éradication de la menace des FDLR en RDC, la levée des mesures défensives du Rwanda, le rétablissement de l’autorité de la RDC et la restauration de la confiance entre la RDC et le Rwanda", disait le communiqué.
Lors de la dernière réunion tenue à Washington, le comité de surveillance de l'accord avait affirmé la nécessité de soutenir la pleine mise en œuvre de l'accord de paix en paroles et en actes, et les membres ont réaffirmé leur engagement à s'abstenir de tout acte ou discours hostile, en particulier d'attaques politiques ou de propos qui compromettraient ou compliqueraient la pleine mise en œuvre de l'Accord de paix, y compris dans les enceintes internationales. Selon le communiqué du département d'État américain, le comité a l'intention de tenir sa quatrième réunion après la prochaine réunion du Mécanisme conjoint de coordination de la sécurité (MCCS), actuellement prévue les 21 et 22 octobre.
Au lendemain de la chute de Goma et Bukavu et après l'échec du processus de Luanda, l’accord de Washington et le processus de Doha sont les deux volets complémentaires des initiatives diplomatiques majeures visant à mettre fin aux conflits persistants dans l’Est de la RDC, en particulier ceux impliquant le Rwanda et les groupes armés comme le M23.
Clément MUAMBA