Tshopo : deux médecins lynchés et brûlés vifs à Ilambi (Isangi) sur fond de rumeurs d’« atrophie génitale », au moins neuf personnes tuées ces derniers mois dans les mêmes circonstances

Isangi sur la carte
Isangi sur la carte

Un épidémiologiste et un médecin attaché à l'école de santé publique de Kisangani ont été tragiquement tués lundi 6 octobre 2025 par une foule à Ilambi, dans le territoire d'Isangi où ils étaient en mission de service.

L'épidémiologiste John Tangakeya, chef du centre de traitement des épidémies de Makiso et son collègue ont été accusés d'atrophie génitale qui, chez l’homme, se caractérise notamment par une diminution de la taille et de la fermeté du pénis.

Après les avoir lynchés, les corps de deux médecins ont été calcinés avant qu'une partie des restes ne soient jetés dans une rivière. Des scènes d'une cruauté extrême filmées et partagées par leurs propres auteurs. La population locale d'Ilambi dit avoir vu les deux victimes avec des bagues et des parfums jugés « magiques ».

Nos sources au sein de la Division Provinciale de la Santé confirment que les deux agents sont morts lynchés et calcinés. À Ilambi cependant, aucun cas de disparition d'organes génitaux n'a été signalé dimanche et lundi.

En avril dernier, à Bumba, un homme a été abattu pour les mêmes causes. À Basoko, en septembre dernier, quatre personnes suspectées pour les mêmes faits ont été également tuées par la foule. Au cours du même mois, à Yahuma aussi, la population a tué un présumé auteur.

À Nia-nia, dans la province de l'Ituri, un autre accusé a été victime d'une mutilation des organes génitaux. Pendant ce temps, à Kisangani, c'est la police qui sauve les présumés auteurs de cette pratique. Ceux ayant vu leurs organes génitaux externes diminués sensiblement après une salutation manuelle sont vite amenés dans des églises pour d'intenses prières. Une situation qui suscite de l'inquiétude au sein de l’opinion dans la région.

Gaston MUKENDI, à Kisangani