RDC : au moins 13 civils tués dans une nouvelle attaque des ADF à Mukondo (Lubero)

Photo d'illustration
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Une nouvelle incursion meurtrière des combattants des Forces Démocratiques Alliées (ADF/MTM) a endeuillé la localité de Katanga Mukondo, dans le groupement Manzia, chefferie des Baswagha (territoire de Lubero), où au moins 13 civils ont été tués et plusieurs autres blessés dans la nuit du dimanche à ce lundi 13 octobre. Ce bilan encore provisoire est confirmé à ACTUALITE.CD par le chef du groupement Manzia, Katembo Mutsindu Kanzoka.

L'agglomération de Katanga Mukondo, située à environ 20 kilomètres de Mayiba, sur l’axe Buyinga-Mayiba, a été prise d’assaut nuitamment par les assaillants. Au moins 26 maisons d’habitation ont également été incendiées.

Des rumeurs persistantes sur la présence des ADF avaient déjà poussé les habitants à se regrouper au centre commercial de Katanga. Lorsque les premiers coups de feu ont retenti, la population a fui en masse vers Buyinga. Les localités environnantes, notamment Buthumbe, Tantantale et Vumbute, ont également été vidées de leurs habitants.

« Plusieurs alertes ont circulé concernant la présence de rebelles. Malheureusement, comme d'habitude, aucune autorité de l'état de siège n’a pris en compte les signaux lancés par la population.

Dans cette zone du territoire de Lubero, plusieurs forces sont présentes, notamment les wazalendo, les FARDC et l’UPDF, incapables de maîtriser les ADF.

Les autorités de l’état de siège devraient considérer la menace des ADF avec le même sérieux que celle posée par la guerre contre le M23.

Pour l’instant, le bilan fait état de 13 personnes tuées par balles, en attendant le retour d'une autre équipe qui s’est rendue dans la forêt à la recherche d’autres corps », a déclaré le chef du groupement Manzia, Katembo Mutsindu Kanzoka.

L’intervention rapide des Forces armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) a permis de limiter l’ampleur des dégâts dans cette localité.

La situation sécuritaire dans cette partie du Nord-Kivu reste extrêmement préoccupante. Cette attaque s’inscrit dans une série de massacres perpétrés par les ADF. Près de 100 personnes ont été tuées en septembre dernier lors de deux attaques distinctes dans les territoires de Lubero et de Beni, toujours au Nord-Kivu.

Parmi les récentes tueries, 72 civils ont péri à Ntoyo, à seulement 7 kilomètres de Mangurejipa, dans le secteur des Bapere. On signale également une centaine d’enlèvements.

Face à la multiplicité des attaques des rebelles ougandais de l'ADF dans les territoires de Beni et Lubero, le président Félix Tshisekedi avait lancé un cri d’alarme depuis la tribune de la 80e Assemblée générale de l’ONU. Dans son discours du mardi 23 septembre dernier à New York, il a dénoncé « le lourd tribut que l’intégrisme islamiste continue de faire payer à l’Est de la RDC et à l’ensemble du continent africain ». Le Chef de l’État a réaffirmé que le terrorisme reste une menace grave pour la paix et la sécurité internationales.

Josué Mutanava, à Goma