La situation sécuritaire reste préoccupante dans la partie Est de la République démocratique du Congo, en raison notamment de la persistance des conflits armés et violences dans certaines zones des provinces orientales. Les populations demeurent les premières victimes de ces violences.
Le Bureau de coordination des affaires humanitaires (OCHA) a recensé 80 incidents sécuritaires ayant affecté les acteurs humanitaires au cours du mois d’août dernier dans l’Est du pays. Ces chiffres, publiés dans un rapport présenté vendredi 12 septembre à Goma, marquent une nette augmentation par rapport aux mois précédents : 28 incidents en juin et 58 en juillet.
Bien que le nombre total d'incidents ciblant le personnel humanitaire ait clairement augmenté, les incidents les plus graves tels que les blessures, enlèvements et meurtres semblent afficher une diminution relative, avec seulement deux enlèvements et deux meurtres signalés en août.
Selon OCHA, cette augmentation témoigne d’une détérioration continue de la situation sécuritaire depuis le troisième trimestre 2025. Le Nord-Kivu et le Sud-Kivu restent les provinces les plus affectées, mais une hausse des incidents a également été observée dans les provinces du Maniema et de l’Ituri.
Depuis le début de l’année, l’agence onusienne a enregistré 436 incidents visant le personnel humanitaire en RDC, dont 13 morts, 25 blessés et 29 enlèvements.
Les causes de cette insécurité varient selon les régions, révélant un environnement de menace complexe et spécifique aux opérations humanitaires dans l'Est du pays.
L’évolution des types d’incidents montre également un changement de tendance : bien que le nombre global d’attaques ait augmenté, les incidents les plus graves tels que blessures, enlèvements et meurtres semblent en légère baisse en août.
Les formes les plus fréquentes d’agression recensées sont les cambriolages, vols et intrusions (39 %), suivies par les ingérences et restrictions (33 %), ainsi que les intimidations, menaces et agressions physiques (24 %).
Ces données soulignent l’exposition croissante du personnel humanitaire aux confrontations directes et aux pressions exercées par les différentes parties au conflit. Si le Nord-Kivu et le Sud-Kivu demeurent les provinces les plus touchées, l’augmentation des incidents au Maniema et en Ituri confirme l’élargissement géographique de l’insécurité.
Le Bureau de coordination des affaires humanitaires (OCHA) met en lumière, à travers ce rapport, la complexité des menaces pesant sur les opérations humanitaires dans l’est de la RDC.
Josué Mutanava, à Goma