La province du Kwango continue à faire piètre figure, près de 11 ans après sa création. Situé à une centaine de kilomètres de Kinshasa, le Kwango manque de tout. Aucun des cinq territoires, ni la ville de Kenge, n’est desservi en électricité, malgré la disponibilité de l’énergie confirmée par la SNEL au parc agro-industriel de Bukangalonzo.
L’hôpital général de référence de Kenge est devenu vétuste. La province ne compte que cinq kilomètres de route asphaltée, mis à part la RN1 qui traverse le territoire de Kenge.
Si l’accès à l’eau potable reste une préoccupation au chef-lieu de la province, la situation est pire dans les territoires, où des initiatives privées et d’ONG émergent avec des bornes-fontaines afin de répondre aux besoins physiologiques des habitants.
Malgré sa vocation agricole, la région ne connaît aucun projet gouvernemental dans le secteur, situation à la base de nombreux cas de malnutrition signalés à répétition dans les régions de Panzi, Kasongolunda, etc.
Dans une déclaration faite vendredi dernier, les mouvements associatifs des jeunes ont rappelé ce tableau sombre au gouvernement central.
« Constatant avec une grande inquiétude l’abandon de notre province par le gouvernement central. En janvier, une mission de la SNEL dépêchée dans le Grand Bandundu avait affirmé que le poste de transformation du parc agro-industriel de Bukangalonzo pouvait fournir 220 kV pour alimenter la ville de Kenge. Une étude était sur la table du directeur de la SNEL pour en évaluer la faisabilité et la transmettre au gouvernement pour financement. Lors de son passage à Kenge, la Première ministre avait fait cette promesse en confirmant les informations de la SNEL, rassurant que le gouvernement central s’emploierait à la mise en œuvre de ce projet. La construction d’un hôpital doté d’un plateau technique bien équipé figurait également dans le budget de l’année en cours, tout comme le projet relatif à la lutte contre les érosions, dont le taux d’exécution est en dessous de 5 % », ont-ils déploré.
Et de poursuivre :
« On se trouve déjà dans la deuxième partie de l’année, qui sera consacrée principalement à la session budgétaire, d’où l’inquiétude légitime de la jeunesse du Kwango qui voit sa province à nouveau jetée dans les oubliettes de la République ».
Les jeunes ont d’ailleurs entamé une série de manifestations pour dénoncer les conditions de pauvreté et de sous-développement dans la province du Kwango. Une première manifestation a été réprimée cette semaine par les forces de l’ordre.
Jonathan Mesa