L'administration Trump tient à accélérer la mise en œuvre de l'accord de Washington, signé entre la République démocratique du Congo et le Rwanda, sous la médiation des États-Unis. C’est dans ce cadre qu’ont été organisées, du 30 juillet au 1er août 2025, deux séries de réunions axées sur les aspects sécuritaires de l’accord et la création d’un cadre propice à la croissance économique régionale, considérée comme essentielle à la stabilité et à une paix durable dans la région des Grands Lacs.
Selon un communiqué du Département d’État américain, cette initiative bilatérale vise à libérer le potentiel économique de la région des Grands Lacs, rendu possible uniquement par la mise en œuvre de l’Accord de paix. Cette démarche semble contredire la version défendue par les autorités congolaises, selon laquelle l’intégration économique ne pourrait intervenir qu’après le rétablissement de la paix dans l’Est du pays.
"Le 1er août, des représentants de la RDC et du Rwanda, sous l’égide des États-Unis, ont paraphé le texte des principes du Cadre d’intégration économique régionale (CER), une exigence énoncée dans l’Accord de paix. Grâce à une coordination conjointe dans des domaines tels que l’énergie, les infrastructures, l’exploitation minière, la gestion des parcs nationaux, le tourisme, et la santé publique, la RDC et le Rwanda favoriseront le progrès économique et amélioreront la vie des communautés locales", explique le communiqué.
Avant cette étape, les délégations de la RDC et du Rwanda avaient tenu la première réunion du Comité conjoint de surveillance, chargé de suivre la mise en œuvre de l’Accord de paix, sous l’observation des États-Unis, du Qatar, de la République du Togo (facilitateur de l’Union africaine) et de la Commission de l’Union africaine. Ce comité sert de plateforme de coordination et de règlement des différends. Lors de cette réunion inaugurale, les participants ont nommé les présidents de la Commission, arrêté les modalités de fonctionnement, et préparé le lancement du Mécanisme conjoint de coordination sécuritaire.
"Les réunions de cette semaine représentent une avancée significative dans la mise en œuvre de l'Accord de paix. La RDC et le Rwanda ont pris des mesures concrètes pour renforcer la sécurité et la coopération économique. Les États-Unis réaffirment leur engagement à soutenir ces efforts et, à mesure que les parties progressent, se réjouissent d’accueillir un sommet des chefs d’État à Washington, afin de promouvoir la paix, la stabilité et la prospérité économique", souligne l’administration Trump dans le communiqué.
Le texte paraphé par Kinshasa et Kigali comporte deux volets majeurs : un volet sécuritaire et un volet économique. Il prévoit notamment le respect de l’intégrité territoriale des deux pays, la cessation des hostilités entre leurs armées, ainsi que l’engagement mutuel de ne plus soutenir les groupes armés tels que les FDLR ou le M23/AFC. Il inclut également la mise en place d’un mécanisme conjoint de coordination sécuritaire, fondé sur le concept d’opérations adopté à Luanda en octobre 2024.
Sur le plan économique, l’accord vise à renforcer la coopération bilatérale autour de projets communs, notamment dans l’hydroélectricité, la gestion des parcs nationaux et la traçabilité des minerais. Il s’appuie sur les cadres régionaux existants – CIRGL, COMESA, EAC – pour encourager l’intégration économique et lutter contre les circuits illicites. Les États-Unis sont également appelés à jouer un rôle accru en tant qu’investisseurs dans les filières stratégiques.
Clément Muamba