Les équipes de Médecins Sans Frontières (MSF) ont révélé ce mardi 29 juillet 2025, que le nombre de victimes de violences sexuelles prises en charge dans la province du Nord-Kivu a atteint des niveaux alarmants. Au cours de l'année 2024, près de 40 000 victimes ont reçu un soutien médical de la part de MSF, et la tendance se maintient en 2025. La prise de la ville de Goma par la rébellion AFC/M23 a exacerbé l’insécurité et les agressions, augmentant ainsi les besoins médicaux alors que de nombreux acteurs humanitaires quittent la région suite à la montée de l'insécurité.
La situation demeure catastrophique, particulièrement pour les femmes et les jeunes filles. Les camps de personnes déplacées, qui abritaient plus de 650 000 individus, ont été démantelés depuis février 2025, laissant les survivantes plus vulnérables. MSF souligne que ses équipes continuent de soigner, écouter et accompagner ces femmes, souvent laissées à elles-mêmes face à cette crise. L'insécurité persistante favorise ces violences. La plupart des agressions sont commises sous la menace d'armes, par des assaillants souvent non identifiés en raison de la domination de nombreux groupes armés et de la prolifération d’armements, souligne l’organisation.
En outre, MSF déplore une dégradation alarmante de l'accès aux soins. De nombreuses structures de santé manquent de médicaments et de kits essentiels pour traiter les victimes, et les conflits en cours perturbent gravement les chaînes d'approvisionnement. Parallèlement, la réduction des financements humanitaires complique encore plus la situation. Des retards dans la coordination des acteurs humanitaires aggravent la crise, rendant l’accès aux soins précaire pour de nombreuses victimes.
Face à cette urgence persistante, MSF appelle à garantir l'accès aux soins spécialisés et à intensifier la mobilisation internationale pour soutenir ces femmes et filles courageuses. Sans un renforcement immédiat de la protection des civils et un accès durable aux soins, l'urgence risque de perdurer.
Médecins Sans Frontières indique que les efforts humanitaires doivent non seulement être maintenus, mais également renforcés, afin de replacer la prise en charge des victimes au cœur des priorités, même dans un contexte mondial de réduction des financements pour plusieurs ONG.
Josué Mutanava, à Goma