Forum international sur le Bassin du Congo : Le professeur Jean-Robert Bwangoy tire la sonnette d’alarme sur la disparition des marécages

Prof. Jean Robert Bwankoy
Prof. Jean Robert Bwankoy

À l’occasion de la deuxième journée du Forum international sur le bassin du Congo, un cri d’alarme retentit depuis les couloirs feutrés d’un événement parallèle organisé à Kinshasa. Le professeur Jean-Robert Bwangoy Bankanza, sommité de la conservation environnementale en République Démocratique du Congo, a lancé un appel pressant en faveur de la protection des marécages, ces écosystèmes encore trop souvent négligés, mais vitaux pour l’équilibre écologique de la région.

Chercheur et enseignant à la Faculté d’Agronomie de l’Université de Kinshasa (UNIKIN), Jean-Robert Bwangoy n’en est pas à sa première mobilisation. Membre influent d’ERA Congo, société spécialisée dans les projets REDD+ et de reboisement, il s’est exprimé avec force et clarté :

« Les marécages sont extrêmement importants pour les communautés vivant dans le bassin du Congo. Ils assurent l’approvisionnement en eau, la pêche, la chasse, et conservent une biodiversité remarquable. Ce sont des espaces qu’il faut impérativement préserver. »

Selon le professeur Bwangoy, les marécages jouent également un rôle irremplaçable dans le cycle de l’eau, la régulation du climat local et la filtration naturelle, faisant d’eux des régulateurs écologiques majeurs dans un contexte de changement climatique.

Des réservoirs de biodiversité et de carbone en péril

Les tourbières du bassin du Congo figurent parmi les plus vastes au monde et stockent d’importantes quantités de carbone. Leur destruction entraînerait non seulement une perte de biodiversité mais libérerait des millions de tonnes de CO₂ dans l’atmosphère, aggravant la crise climatique mondiale.

« La préservation des marécages est essentielle pour la biodiversité, l’équilibre écologique et la sécurité alimentaire », a-t-il martelé.

L’expert a rappelé que dans la province du Maï-Ndombe, les communautés ont pu maintenir leur subsistance grâce aux ressources naturelles des marécages, démontrant leur rôle central dans la survie des populations rurales.

Des résultats concrets avec le projet Maï-Ndombe REDD+

Porté par ERA Congo, le projet REDD+ de Maï-Ndombe, cité en exemple lors de l’intervention du professeur Bwangoy, illustre l’impact positif que peuvent avoir des politiques de conservation bien structurées. Grâce à la vente de crédits carbone sur le marché international, le projet a non seulement protégé des milliers d’hectares de forêt marécageuse, mais a aussi généré des bénéfices économiques tangibles pour les communautés locales.

La voix du professeur Bwangoy n’est pas isolée. Plusieurs chercheurs présents au forum ont salué son initiative et abondé dans le même sens, soulignant le rôle stratégique des marécages dans l’atteinte des objectifs de conservation « 30×30 » – qui visent à protéger 30 % des espaces naturels de la planète d’ici 2030.
Tous s’accordent sur le fait que la destruction de ces milieux entraînerait des conséquences irréversibles, tant pour les espèces qui y vivent que pour les populations qui en dépendent.

Au-delà du plaidoyer scientifique, c’est un appel à la conscience collective que le professeur Jean-Robert Bwangoy a lancé : une invitation aux autorités, aux décideurs politiques, aux investisseurs et à la société civile à reconnaître l’urgence écologique que représente la protection des zones humides du bassin du Congo.

« C’est une responsabilité historique que nous avons, non seulement pour notre pays, mais pour la planète entière », a-t-il conclu sous les applaudissements.

Alors que les projecteurs du forum international éclairent les enjeux environnementaux du bassin du Congo, le message du professeur Bwangoy résonne comme un avertissement clair : préserver les marécages, c’est préserver la vie.