RDC: Joseph Kabila dévoile ce mardi son agenda d'activités à Goma, les autorités de l'AFC/M23 et les confessions religieuses parmi ses premiers invités

Joseph Kabila à Kingakati
Joseph Kabila à Kingakati

Aussitôt arrivé à Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu, l'ancien Chef de l'État et sénateur à vie Joseph Kabila veut déjà se mettre au travail. Avec ses collaborateurs sur place, il a fini la mise en place de son agenda d'activités durant son séjour dans cette partie de la République Démocratique du Congo.

Selon des sources proches de l'autorité morale du Front Commun pour le Congo (FCC), ce programme d'activités sera dévoilé ce mardi 27 mai 2025. Il va mener des consultations pour écouter les différentes parties en vue de trouver des solutions à la crise que traverse la RDC.

« La réunion de programmation est déjà finie, maintenant là nous passons à la mise en œuvre du programme, c'est-à-dire recevoir les autorités de l'AFC/M23, la société civile, les confessions religieuses, le secteur privé, l'association des jeunes, l'association des mamans, les corporations telles que les médecins, les avocats, les journalistes etc. Il doit les écouter, il est dans une démarche de recherche d'une solution durable, il faut qu'il écoute tout le monde, ce que chacun pense de ce qui se passe », a expliqué à ACTUALITE.CD une source proche du dossier.

Après une longue période de silence, l'ancien Chef de l'État Joseph Kabila s'est exprimé sur la gestion du pays depuis la dernière alternance pacifique entre lui et Félix Tshisekedi. Dans son analyse de la situation, Joseph Kabila a dressé un tableau sombre et chaotique de la situation sociopolitique, économique et sécuritaire en RDC.

Il a dénoncé ce qu’il qualifie de « gouvernance non orthodoxe » sous le régime de son successeur, Félix Tshisekedi. Parmi les problèmes évoqués figurent la corruption, le détournement des deniers publics, et une dérive autoritaire, « la volonté du Chef de l’État tient désormais lieu de loi suprême, supplantant la Constitution et les lois ».

À l'en croire, les conséquences de cette gouvernance sont dramatiques sur la population et la jeunesse : chômage, arriérés de salaires, baisse du niveau de vie, exode rural, criminalité urbaine, famine, etc. Abordant l'aspect sécuritaire, Joseph Kabila a déploré la montée de l’insécurité dans les provinces du Nord-Kivu, Sud-Kivu, Ituri et Mai-Ndombe, qu’il attribue à une « mauvaise gouvernance ». Face à ce qu’il décrit comme une crise « profonde et multidimensionnelle », Kabila propose un « pacte citoyen » articulé autour de douze points clés. Selon Joseph Kabila, ce pacte a pour objectif de restaurer la stabilité, la démocratie et le développement en RDC.

Ces événements interviennent au lendemain de la levée des immunités de Joseph Kabila par le Sénat à la suite du réquisitoire de l'auditeur général des FARDC près la Haute Cour Militaire. Cette décision de la chambre haute du parlement ouvre la voie à des poursuites judiciaires contre lui, notamment au sujet des accusations de complicité avec la rébellion de l’AFC/M23, soutenu par le Rwanda.

Clément MUAMBA