RDC : Joseph Kabila sort de son silence et propose un "pacte citoyen" pour sauver le pays

Joseph Kabila
Joseph Kabila

L’ancien président de la République démocratique du Congo, Joseph Kabila, est sorti de son silence ce vendredi soir pour prononcer un long discours au ton grave, dans lequel il a vivement critiqué la gouvernance de son successeur, Félix Tshisekedi, et proposé un "pacte citoyen" en douze points pour "sauver le Congo".

Prenant la parole pour la première fois depuis six ans, Kabila a justifié cette sortie par la "gravité de la situation" que traverse le pays, estimant que "le pronostic vital de la RDC est engagé". "Me taire encore aurait été un crime devant l’histoire", a-t-il déclaré dans un message adressé à la Nation.

L’ancien chef de l’État, qui a dirigé le pays de 2001 à 2019, accuse le régime en place d’avoir "dilapidé" l’héritage de l’alternance pacifique intervenue en janvier 2019. Il dénonce une "dérive autoritaire", une "concentration excessive du pouvoir", et un "effondrement de la cohésion nationale".

Kabila a également critiqué la justice, qualifiée de "soumise" et "instrumentalisée", et le Parlement, devenu selon lui une "chambre d’enregistrement". Il a fustigé la gouvernance économique actuelle, marquée selon lui par "la résurgence de l’inflation", "la montée de la dette" et "la recrudescence de la pauvreté".

Sur le plan sécuritaire, il a dénoncé le recours à des "groupes armés", "milices tribales" et "forces étrangères", affirmant que l’armée nationale a été "humiliée" et "déconsidérée". Il a aussi évoqué des "massacres impunis" commis notamment à Makala, à Goma et à Kilwa.

L’ancien président a conclu son discours en appelant à un "sursaut patriotique" à travers un "pacte citoyen", articulé autour de douze engagements, dont la fin de la "tyrannie", la restauration de l’État de droit, la réconciliation nationale, le retrait des troupes étrangères et l’arrêt de l’utilisation de mercenaires.

Appelant à une mobilisation générale autour de ces objectifs, Joseph Kabila a assuré vouloir "jouer sa partition" et "œuvrer à la reconstruction" du pays, tout en soulignant que "le Congo vaut mieux que la caricature qu’en donnent ses dirigeants actuels".