Le président rwandais Paul Kagame a vivement réagi lundi aux récentes sanctions occidentales visant des responsables de son pays, déclarant que ceux qui sanctionnent le Rwanda peuvent « aller au diable ».
S'exprimant à Kigali lors de la cérémonie d'ouverture des commémorations du génocide des Tutsi de 1994, Paul Kagame a critiqué sans détour les pays à l'origine de ces mesures. « Si quelqu’un vient (...) et dit : ‘Hé, nous allons vous sanctionner’. Quoi ? Allez au diable », a-t-il lancé. « Vous avez vos propres problèmes à régler, allez régler vos propres problèmes, laissez-moi m’occuper des miens », a-t-il ajouté, sans nommer explicitement les États-Unis ou l’Union européenne.
Depuis février 2025, Washington et Bruxelles ont adopté des sanctions visant des responsables rwandais et des dirigeants du groupe armé M23, qu’ils accusent de déstabiliser l’est de la République démocratique du Congo.
Le 20 février, le Département du Trésor américain a notamment sanctionné James Kabarebe, ministre d’État rwandais chargé de l’intégration régionale, pour son rôle présumé dans le soutien au M23. Lawrence Kanyuka, porte-parole du groupe rebelle, a également été visé. Ces sanctions incluent le gel des avoirs et des interdictions de transactions avec des entités américaines.
Le 17 mars, l’Union européenne a emboîté le pas en sanctionnant plusieurs hauts gradés de l’armée rwandaise, dont Ruki Karusisi, Eugène Nkubito et Pascal Muhizi, ainsi que des cadres du M23, Bertrand Bisimwa et Jean Bahati Musanga. Les mesures imposées comprennent des gels d’avoirs et des interdictions de voyage.
Ces sanctions traduisent une pression diplomatique croissante pour contraindre Kigali à cesser son appui présumé au M23, dont l’offensive dans l’est de la RDC a causé des milliers de morts et déplacé des centaines de milliers de civils depuis janvier.