RDC : Kabila et Katumbi jugent toute réforme constitutionnelle "illégale" et "inopportune" visant une Présidence à vie

Moise Katumbi et Joseph Kabila
Moise Katumbi et Joseph Kabila

Réunis à Addis-Abeba, en Éthiopie, l'ancien Président de la République Joseph Kabila Kabange et Moïse Katumbi Chapwe, président du parti politique Ensemble pour la République, ont exprimé leur opposition à toute réforme constitutionnelle initiée par le régime de Félix Tshisekedi en début de son second mandat.

Dans un communiqué publié ce jeudi 26 décembre 2024, les deux leaders de l'opposition ont qualifié toute initiative de réforme constitutionnelle dans les circonstances actuelles d’"illégale" et "inopportune", accusant le pouvoir en place de chercher à instaurer une Présidence à vie en RDC.

"Ils [NDLR : Joseph Kabila et Moïse Katumbi] expriment par ailleurs fermement leur opposition à toute réforme constitutionnelle qui, dans les circonstances actuelles, s’avère illégale et inopportune, et dont le but ultime n’échappe à personne : la consolidation de la dictature à travers une Présidence à vie en RDC. Tout en rappelant que personne n’est propriétaire mais locataire du pouvoir, le bail démocratique étant à durée déterminée dans les conditions prévues par la Constitution," indique le communiqué signé par Olivier Kamitatu, Directeur de cabinet et Porte-parole de Moïse Katumbi.

Les deux leaders ont appelé les Congolais à résister activement contre cette démarche, qu’ils qualifient de tentative de rompre le pacte républicain, fruit d’un consensus national ayant permis la réunification et la stabilité du pays. Ils mettent en garde contre les risques d’aggravation des divisions au sein de la population congolaise et du délitement de la Nation.

"Ils prennent l’engagement d’œuvrer sans relâche pour une alternative crédible à la situation de désespoir, de pauvreté et de mauvaise gouvernance qui prévaut actuellement en RDC. Ils regrettent également que la communauté internationale se soit jusque-là accommodée des dérives du régime et l’invitent à sortir de son inaction pour accompagner les efforts du peuple congolais en vue de se libérer de cette dictature," ajoute le communiqué.

Le débat sur une éventuelle révision de la Constitution divise profondément la classe sociopolitique congolaise. Lors de ses récents déplacements, Félix Tshisekedi a annoncé la création prochaine d’une commission multisectorielle chargée de proposer une Constitution "adaptée aux réalités des Congolais et rédigée par des Congolais".

Selon l’UDPS, actuelle formation au pouvoir, la Constitution en vigueur, rédigée à l’étranger, contiendrait des dispositions entravant le bon fonctionnement des institutions. De son côté, l'opposition, incluant Joseph Kabila, Moïse Katumbi, Martin Fayulu et d'autres figures, considère ce projet comme une tentative de consolidation d’un régime autocratique.

Clément MUAMBA