Une nouvelle attaque meurtrière a endeuillé le secteur de Bapere, situé dans le territoire de Lubero, au Nord-Kivu. Trois personnes ont été tuées lors d'une incursion attribuée aux rebelles des Forces Démocratiques Alliées (ADF) dans la localité de Makele, à environ 6 kilomètres de Mangurejipa, chef-lieu du secteur. Cette incursion s'inscrit dans une série de violences ayant déjà coûté la vie à vingt-cinq civils en seulement trois jours.
« Des hommes armés identifiés comme des rebelles ADF ont attaqué le village de Makele. Le bilan, encore provisoire, fait état de trois personnes sauvagement tuées. Ils ont également incendié les maisons d’habitation de la paisible population », témoigne un habitant joint sur place.
Macaire Sivikunulwa, chef du secteur de Bapere, a confirmé l'attaque lors d'une interview téléphonique accordée à Actualité.cd. Il a précisé que les assaillants ne se sont pas limités aux assassinats. Plusieurs habitations ont également été incendiées, exacerbant la peur et l'incertitude parmi les populations locales. Les attaques semblent se concentrer sur les zones minières, où les victimes ont été exécutées, aggravant le climat de terreur.
« Notre secteur a été attaqué par les rebelles ADF. Ils ont ciblé trois entités où ils ont tué des civils entre le 21 et le 25 décembre. À Kodjo, un carré minier, 12 personnes ont été tuées le 21 décembre, 10 à Robinet le 23, et enfin 3 morts à Makele le 25 décembre », a rapporté le chef de secteur.
Ces violences récurrentes ont poussé de nombreux habitants à abandonner leurs maisons, craignant pour leur sécurité. Macaire Sivikunulwa a exprimé la nécessité urgente d'une réponse militaire renforcée. Il a appelé à une intensification des opérations militaires conjointes entre les Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) et l'Armée Ougandaise (UPDF) pour restaurer la sécurité dans la région.
La société civile locale a également confirmé les pertes humaines tragiques et appelé à une intervention immédiate de l'armée. Kakule Kagheni Samuel, président de la société civile de Bapere, a plaidé pour des opérations de ratissage dans les forêts échappant au contrôle militaire. Il a souligné l'urgence d'une intervention sérieuse pour prévenir de nouvelles pertes humaines et matérielles, précisant que les ADF exploitent ces zones non sécurisées pour mener leurs attaques.
Josué Mutanava, à Goma