Près de 39 000 personnes déplacées sur l’axe Pinga-Mutongo-Nyabiondo, dans le territoire de Walikale, au Nord-Kivu, n’ont toujours pas reçu d’assistance humanitaire, selon un rapport d’OCHA couvrant la période du 1er au 30 novembre 2024.
Depuis le 20 octobre, ces déplacés, fuyant les violences armées dans la région, se retrouvent sans accès suffisant à la nourriture, aux soins médicaux ou à des abris adaptés. Bien que l’ONG Medair ait fourni des médicaments à l’hôpital général de référence de Pinga et que les autorités sanitaires locales aient envoyé du matériel médical en urgence, les besoins restent énormes et largement non satisfaits.
Les affrontements armés dans le territoire de Walikale ont provoqué la mort d’au moins 34 civils et fait des centaines de blessés depuis le 20 octobre, selon des données des Nations Unies. Ces violences ont entraîné des déplacements massifs, touchant plus de 34 000 personnes, selon des sources locales citées par l’ONU.
Le secteur de la santé dans la zone est particulièrement affecté. L’hôpital général de référence de Pinga, essentiel pour les soins d’urgence, fait face à une pénurie critique de fournitures médicales essentielles, compliquant la réponse humanitaire dans la région.
Les Nations Unies ont exprimé leur inquiétude face à l’aggravation des conditions de sécurité et à la multiplication des attaques contre les sites de déplacés. Entre juin et octobre, plus de 100 attaques ont été signalées dans les zones de Goma, Nyiragongo et Masisi, causant la mort d’au moins 18 déplacés. Ces attaques incluent des meurtres, des vols à main armée, des agressions sexuelles, du travail forcé, des extorsions et des pillages, affectant principalement les femmes, les enfants et les personnes les plus vulnérables.
Malgré ces difficultés, les organisations humanitaires continuent de fournir une aide, notamment en nourriture, eau potable et soins de santé, à plus de 650 000 déplacés autour de Goma. Cependant, la présence de groupes armés dans les environs des sites complique l’accès et la distribution de cette aide.
Face à cette crise persistante, les Nations Unies ont appelé les autorités congolaises à renforcer la sécurité autour des sites de déplacés afin de garantir leur protection et d’assurer des conditions de travail sûres pour les humanitaires.
L’absence d’assistance sur l’axe Pinga-Mutongo-Nyabiondo reflète les défis humanitaires majeurs auxquels le Nord-Kivu reste confronté, dans un contexte de violences et de déplacements continus.