Denis Mukwege appelle les forces vives à s’engager pour déclarer l’année 2025 "année de la paix" et plaide pour l’organisation d’une conférence internationale sur la paix en RDC

Denis Mukwege
Denis Mukwege

La situation sécuritaire et humanitaire dans l'est de la République Démocratique du Congo continue de se détériorer en raison des violences actuelles liées à la guerre d’agression rwandaise via la rébellion du M23 et l’activisme des groupes armés locaux et étrangers.

Des milliers de civils ont été contraints de fuir leurs maisons, cherchant refuge dans des camps de déplacés déjà surpeuplés ou dans les pays voisins, souvent à l’origine de l’instabilité dans la partie est de la République Démocratique du Congo.

C’est dans ce cadre que l'ancien candidat à la présidence de la République, Denis Mukwege Mukengere, appelle à la mobilisation de tous pour préserver la sécurité du peuple congolais, la stabilité et la paix en République Démocratique du Congo.

"Nous sommes tenus de nous fédérer pour imposer le respect des valeurs fondamentales : le respect de la vie, de la dignité humaine, de la liberté, de la justice, du travail et de la fraternité, qui sont les fondements de notre Nation et le socle sur lequel repose notre cohésion sociale. C’est pourquoi j’appelle toutes les forces sociales et politiques de notre pays à s’engager résolument pour déclarer l’année 2025 ‘année de la paix’ en République Démocratique du Congo. Un tel engagement collectif pourrait se concrétiser par l’organisation d’une conférence internationale sur la paix en RDC pour mettre fin à la déstabilisation, aux atrocités et aux guerres qui endeuillent notre pays", a déclaré Denis Mukwege mardi 24 décembre 2024 dans son message à l’occasion des festivités de fin d’année.

Pour le lauréat du prix Nobel de la paix 2018, dans cette quête de paix en RDC, des personnalités et des organisations rejoindront le mouvement pour faire entendre la voix de la RDC.

"Dans cette noble initiative, gage d’un développement durable et d’une prospérité partagée, j’ai la conviction que nous ne serons pas seuls. J’ai l’espoir que des organisations et des personnalités internationales éprises d’humanité et de concorde seront à nos côtés dans cette marche sur les chemins de la paix. Pour ma part, nourri des réalités et des aspirations de notre peuple et imprégné de la forte conscience des responsabilités sociétales qui m’incombent, je continuerai à consacrer mon temps et toutes mes forces à mobiliser mes compatriotes et l’humanité entière à travers un plaidoyer pour la stabilité, le développement et la paix en RDC et dans la région des Grands Lacs africains", a précisé Denis Mukwege dans son message.

Selon lui, l’année qui s’annonce sera celle d’une nouvelle marche de l’espoir vers plus de démocratie et de paix. Elle exigera de chaque Congolais un engagement, du courage, de la persévérance, de la hauteur et de la dignité.

"Continuons notre lutte dans la responsabilité, en ayant à cœur la défense des intérêts de notre peuple tout en ne perdant pas de vue qu’avec ses immenses atouts, la RDC, notre pays, est une terre d’avenir pour les Congolais et pour l’humanité entière. Uni à vous dans cet élan, je vous adresse mes meilleurs vœux de santé, de réussite, de bonheur et de paix", a conclu Denis Mukwege, ancien candidat à la présidence de la République Démocratique du Congo.

La violence et l’instabilité, combinées à un cruel manque de services de base, affectent les populations de la RDC depuis des décennies. Les provinces orientales, en particulier, sont marquées par une insécurité persistante et des conflits récurrents. En conséquence, on estime que plus de 25 millions de personnes — soit un quart de la population — auront besoin d’une aide d’urgence en 2024. Environ 40 % de la population est confrontée à des niveaux sévères d’insécurité alimentaire aiguë (IPC 3 ou plus).

Selon un bulletin de l’OCHA, l’Est de la RDC, notamment le Nord-Kivu, a connu en 2024 des niveaux de déplacement sans précédent en raison de l’intensification des conflits violents. Depuis août 2023, le nombre de personnes déplacées a presque triplé, atteignant plus de 1,6 million. Les femmes et les enfants représentent 75 % de ces déplacés. À Goma, par exemple, le nombre de ménages déplacés en 2024 est supérieur de 70 % à celui de 2023.

Clément MUAMBA