RDC : le FCC réfute les allégations d'une constitution rédigée par des "étrangers" et appelle à la mobilisation pour faire barrage au projet de son changement

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Face à la détermination de l'administration Tshisekedi de modifier l'actuelle constitution en vigueur depuis 2006, l'opposition politique entend faire bloc pour étouffer dans l'œuf le projet du parti présidentiel. Ces dernières heures, une communication du Front Commun pour le Congo (FCC), famille politique chère à Joseph Kabila, est allée dans le sens de plusieurs autres voix de l’opposition.

Dans un message intitulé: "Ne pas être prêt à mourir pour défendre ses droits, c'est se faire complice de son bourreau!" rendu public ce dimanche 26 octobre, le front commun pour le Congo (FCC) appelle toutes les forces politiques et sociales éprises de paix et de justice de se mobiliser pour barrer la route au projet de changement de la constitution.

« Le FCC lance un appel solennel à toutes les forces politiques et sociales éprises de paix et de justice, qui aiment réellement notre pays, se soucient du bien-être de nos populations et sont opposées à la restauration de la dictature pour, ensemble, mobiliser notre peuple et faire barrage à ce projet de changement de la constitution », a écrit Raymond Tshibanda, coordonnateur du comité de crise du FCC.

La famille politique de Joseph Kabila a tenu à tordre le cou à ce qu'elle qualifie "fable" d'une Constitution, produit tantôt par des étrangers, tantôt par des belligérants, et non conforme aux réalités congolaises.

“À tous les spécialistes de thérapeutiques basées sur des faux diagnostics qui, par ignorance ou malveillance, pensent que l'histoire du Congo a commencé le 24 janvier 2019”, rappelle le FCC, ce Pacte républicain et son corollaire, la Constitution du 18 février 2006 sont, notamment du fait de la méthode participative utilisée pour y aboutir, les véritables bases de la cohésion et de la stabilité nationales que le Président Tshisekedi a trouvées à son arrivée au pouvoir.

« En effet, ce sont eux qui ont permis de mettre fin à la guerre de 1998 à 2003, avec son lot de pertes en vies humaines et de destruction massive des biens des particuliers et du tissu économique; de réunifier le pays, lui évitant de peu l'implosion et la balkanisation; de relancer la croissance économique et le développement des infrastructures; d'organiser trois cycles électoraux avec succès et de faire vivre au pays sa première alternance pacifique au Sommet de l'Etat depuis son indépendance », a fait remarquer le front commun pour le Congo.

Et de poursuivre :

« Au promoteur de ce projet, visiblement nostalgique du parti-État et de la pensée unique qui, rêvant debout, pense ainsi se donner les moyens de régner sans partage, d'asservir notre peuple davantage et de piller le pays à volonté, le FCC, qui ne peut permettre une telle forfaiture, dit qu'il oppose un Non, catégorique et cinglant, à son projet funeste ».

Le débat sur la révision ou le changement de la constitution lancé par le Chef de l'État Félix Tshisekedi et le parti présidentiel continue de diviser l'environnement sociopolitique congolais. Du côté du pouvoir, l'on estime certaines dispositions de l'actuelle constitution sont tombées caduques et nécessitent de changer ça et le chef de l'État a lors de son séjour à Kisangani annoncé la mise en place de la commission spéciale pour examiner la question dès l'année prochaine.

À l'opposition et certaines organisations de la société civile, ces arguments ne tiennent et accusent le régime de Félix Tshisekedi de vouloir s'éterniser au pouvoir au détriment de la volonté de la population. Pour Ensemble pour la République de Moïse Katumbi Chapwe, il s'agit là d'une preuve que le régime actuel est dans l'impossibilité de répondre aux préoccupations de la population mais en même temps veut se maintenir au pouvoir.

Clément MUAMBA