Caricature - Évasion à Makala : des enquêtes en cours pour trouver "la main noire"

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Caricature Kash/ACTUALITE.CD

La prison centrale de Makala, à Kinshasa, a connu une tentative d’évasion dans la nuit du 1er au 2 septembre 2024. L’intervention musclée des forces de l’ordre a causé des morts en masse d’une centaine de prisonniers. Ce qui a été décrié par plusieurs ONG. Par ailleurs, des cas de viols, extorsions et plusieurs autres vices ont été enregistrés lors de cet acte.

Selon des sources internes au ministère de la justice, il ne s’agissait pas d'une simple tentative d'évasion classique, mais plutôt d'une tentative d'insurrection. Le plan aurait inclus le sabotage d'autres établissements, comme la prison militaire de Ndolo. L'opération aurait été orchestrée de l'extérieur, avec des complicités internes. Contrairement à ce que l'on pourrait penser, il ne s'agirait pas d'un commando extérieur, mais plutôt d'actes d'infiltration.

Les enquêteurs parlent d'achats de conscience, d'argent ayant circulé, et d'armes blanches introduites dans la prison, malgré le fait que l'on sait que presque tout est accessible à Makala. Des anomalies ont été relevées, notamment le fait que certains pavillons n'auraient pas été fermés correctement, contrairement à la procédure habituelle. De plus, il est rapporté que le mur de la prison aurait été pris d'assaut dès 20 heures, sous la pluie, bien avant les deux heures du matin initialement annoncées.

Le Parquet général près la Cour de cassation a lancé une recherche active des évadés. Selon une circulaire signée par le procureur général Firmin Mvonde Mambu, plusieurs évadés sont impliqués dans des extorsions, des vols qualifiés et des tentatives de meurtre.

Parmi les évadés figurent Moïse Ifombo Engeya, alias Tshululu Kagame, condamné à mort en juillet 2024 pour association de malfaiteurs et à nouveau condamné le 10 octobre pour tentative de meurtre et évasion de détenu. Blaise Kabamba Manzanza, magistrat, est également recherché après avoir été condamné à 36 mois de prison pour tortures corporelles, une affaire devenue virale sur les réseaux sociaux en début d'année.