Procès Coup d'État en appel : la défense de J.J. Wondo promet de prouver "l'innocence" de son client et considère le sit-in comme un moyen de rappeler au monde qu'un "innocent" est détenu "illégalement" en RDC

Jean-Jacques Wondo
Jean-Jacques Wondo

Ancien conseiller spécial de l'ANR en charge des réformes et expert en questions de sécurité et de défense, le Belgo-Congolais Jean-Jacques Wondo fait partie des 37 personnes condamnées à mort par le Tribunal Militaire de Garnison de Kinshasa/Gombe dans l'affaire relative à la tentative de coup d'État du 19 mai dernier en République Démocratique du Congo.

À l'issue de l'audience de ce jeudi 10 octobre 2024, marquant l'ouverture du procès en appel devant la Cour Militaire de Kinshasa/Gombe, son avocat, Carlos Ngwapitshi Ngwamashi, s'est montré optimiste quant à l'issue de cette nouvelle étape pour son client. Il dit s'attendre à l'annulation de la peine prononcée en première instance.

"Nous attendons l'annulation pure et simple du jugement qui a été rendu en première instance et nous avons des moyens de droit que nous allons soumettre à la Cour. Je crois bien qu'elle sera convaincue que notre client est innocent et que c'est par inadvertance que le premier juge l'a condamné. Il faut noter que la motivation utilisée par le premier juge est dolosive, c'est une motivation malicieuse. Ce sont des raccordements frauduleux que le premier juge a faits pour arriver à la conclusion selon laquelle notre client a été impliqué dans ce fameux coup d'État", a déclaré Carlos Ngwapitshi Ngwamashi, avocat de Jean-Jacques Wondo, devant la presse.

Et de poursuivre :

"Nous avons des moyens de droit que nous allons présenter pour démontrer qu'il n'a jamais été en contact avec les assaillants. Vous condamnez quelqu'un sur la base de messages supprimés, lesquels vous n'avez jamais vus ni lus, mais que vous traitez comme compromettants. Cela pose déjà un problème. Cela signifie que le premier juge a statué sur la base de suppositions alors que le droit pénal exige des précisions."

À la question d'ACTUALITE.CD sur un éventuel soutien des pressions extérieures pour obtenir l'acquittement de son client, Maître Carlos Ngwapitshi a répondu :

"Il faut noter que le juge est indépendant, ce ne sont pas des pressions extérieures qui vont amener le juge à acquitter notre client. Ce sont les moyens de droit que nous allons mettre à la disposition du juge qui vont le convaincre et aboutir à l'acquittement de notre client. Les pressions extérieures font partie de la diplomatie, c'est une affaire d'État. Il est tout à fait normal que la Belgique défende et protège son ressortissant."

Pour cet avocat, le sit-in prévu ce vendredi 11 octobre devant l'ambassade de la RDC en Belgique vise à accentuer la pression et à démontrer l'innocence de son client.

"C'est pour faire passer le message à l'opinion nationale et internationale qu'un innocent est détenu illégalement à la prison militaire de Ndolo et qu'on demande son acquittement, car tout le monde est convaincu que Jean-Jacques Wondo est innocent," a expliqué Maître Carlos Ngwapitshi Ngwamashi en réponse à ACTUALITE.CD.

Sur les 37 personnes condamnées à mort, une dizaine, soit 13 au total, ont été acquittées, les accusations d'association de malfaiteurs, de terrorisme et de financement du terrorisme n'ayant pas été prouvées. Parmi elles, figurent les prévenus dits de "l'hôtel Chez Momo", notamment la propriétaire de l'établissement, Mata Maguy, son mari Ephraïm Mugangu, ainsi que leurs employés Judith Mukela Mukubu et Mbayo Adolphe. Parmi les acquittés figurent également les convoyeurs et chauffeurs des bus ayant transporté les prévenus, le gérant Faustin Egwake, ainsi que la nettoyeuse du Palais de la Nation, Mbemba Ndona Mado. Le prévenu Tikimo a bénéficié de circonstances atténuantes et a été déclaré non coupable.

Après l'ouverture de la première audience consacrée à l'identification des prévenus devant la Cour Militaire de Kinshasa/Gombe, la prochaine audience est fixée pour le vendredi 18 octobre 2024.