Après la suspension des activités de l'entreprise minière Congo Dongfang Mining (CDM) par le gouvernement congolais pour trois mois, plusieurs organisations de la société civile appellent à la répartition des préjudices causés aux habitants des quartiers Kasapa, Kamatete et Kamisepe, dans la ville de Lubumbashi. C'est le cas de l'Institut de recherche en droits humains (IRDH) qui invite le gouvernement provincial à s'investir à fond pour que les populations touchées puissent avoir accès aux réparations conséquentes.
Hubert Tshiswaka Masoka, Coordonnateur de l'IRDH a expliqué, ce mercredi, aux médias de Lubumbashi que la distribution des bouteilles d’eau et quelques cache-nez à des familles ne dépassant pas 300 ménages, ne saurait être considérée comme une réparation.
« L’Institut se dit vivement préoccupé qu’après la sanction, lui infligée par le Ministre national des Mines, CDM ait distribué des bouteilles de 50 centilitres d’eau et des cache-nez, à raison de 3 masques par famille prise au hasard. CDM devrait clarifier la portée de cette action, afin qu’elle ne se substitue en une mesure de réparation suffisante», note l'Institut de recherche et droits humains dans sa mise au point de ce mercredi 12 novembre 2025.
Le 3 novembre dernier, il y a eu rupture de la géomembrane du bassin principal de rétention des eaux usées rejetées par l’entreprise minière Congo Dongfang International Mining SAS (CDM), filiale du groupe chinois Zhejiang Huayou Cobalt Co. Ltd. Cette défaillance a entraîné le déversement des eaux polluées dans les quartiers densément habités. Ces inondations ont affecté routes, habitations, marchés, rivières et infrastructures communautaires.
Pour l'IRDH,l’ampleur de l’incident a créé une stupeur générale et la clameur publique ainsi que des cas d'irritation.
« A ce stade, les communautés locales ont signalé une forte irritation nasale et des odeurs nauséabondes dans l’air ambiant, une mortalité massive de poissons et autres espèces aquatiques dans la rivière Lubumbashi.Les effets des perturbateurs endocriniens sont insidieux et se manifestent progressivement. Les risques encourus incluent des troubles hormonaux, malformations congénitales, cancers et altérations de lacancers et altérations de la reproduction chez l’humain et les animaux. La contamination de la nappe phréatique, des forages et des puits d’eau potable», lit-on dans la mise au point de l'IRDH.
C'est dans ce cadre que cette organisation de la société civile basée dans la région du Katanga pense que l'entreprise minière CDM doit réparer les dégâts causés, sans confondre avec l'enveloppe de la redevance minière ou encore de la dotation de 0,3%.
«Considérant que l’autorité compétente a constaté les faits, établi la faute et prononcé une sanction à l’encontre de l’entreprise CDM pour les préjudices subis par les communautés riveraines, il ne subsiste aucun doute quant à la matérialité du dommage ni à l’imputabilité de l’entreprise.Or, la seule ligne de défense invoquée par les dirigeants de CDM, à savoir l’existence d’une erreur technique imprévisible ne saurait exonérer l’entreprise de sa responsabilité. En effet, tant le droit commun que le droit minier congolais consacrent une responsabilité objective ou sans faute dans certaines hypothèses, notamment en matière de dommages environnementaux. Les articles 258 et 259 du Code civil, Livre III, posent les fondements de la responsabilité civile délictuelle, en affirmant que tout fait de l’homme qui cause un dommage oblige à réparation, y compris en cas de négligence ou d’imprudence», a ajouté Hubert Tshiswaka Masoka.
Pour le contexte, des eaux polluées en provenance de la concession de l'entreprise minière CDM se sont déversées dans la population le 03 novembre dernier. À la mairie de Lubumbashi,on a parlé de la rupture d'un bassin de rétention d'eau polluée de l'entreprise Congo Dongfang International Mining (CDM). Ce débordement des eaux polluées provenant du site de l’entreprise a contaminé plusieurs quartiers environnants, exposant les populations à des risques sanitaires majeurs.
José Mukendi