Conformément aux orientations données lors de la huitième réunion du Conseil des ministres, le gouvernement s'inscrit dans la logique d'apporter des ajustements pour aboutir à la baisse du prix des produits pétroliers à la pompe en vue de préserver le pouvoir d'achat de la population.
Intervenant lors d'un briefing presse co-animé avec son collègue de la communication et des médias, le VPM, ministre de l'économie nationale, Daniel Mukoko Samba, a révélé que le gouvernement n'est pas encore prêt à appliquer le "vrai prix" des produits pétroliers. L'objectif, dit-il, est de continuer à réduire ou à diminuer le coût du manque à gagner.
"Vous me demandez si aujourd'hui nous pouvons appliquer la vérité des prix. La réponse est non. Si nous appliquons la vérité des prix aujourd'hui, le litre de carburant passerait à 5300 ou 5400 FC. Ce que nous faisons, ce que le gouvernement fait, c'est de contenir le manque à gagner, c'est de diminuer ce manque à gagner, c'est-à-dire progressivement réduire cet écart entre le prix vrai et le prix à la pompe. Comment allons-nous le diminuer ? Dans le vrai prix, vous avez tous les éléments qui doivent entrer dans le calcul du prix. Lors de la dernière réunion du Conseil des ministres, vous avez suivi que dans sa communication, le Chef de l'État, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, est revenu sur le prix moyen frontière commerciale. Les trois options auxquelles vous faites allusion concernent justement le prix moyen frontière commerciale. Le Président de la République nous a demandé de travailler sur cet élément, qui est l'un des trois éléments qui impactent le prix des produits pétroliers, les deux autres étant le volume vendu et le taux de change", a expliqué Daniel Mukoko Samba devant la presse, lundi 12 août 2024.
Selon le gouvernement, la structure des prix des produits pétroliers contient des niches où, si des efforts sont consentis, il est possible d'obtenir une baisse du prix à la pompe pour le bien de la population.
"Donc, stabiliser le taux de change, c'est stabiliser le prix des produits pétroliers. Faire en sorte qu'il y ait plus de volume, c'est également diminuer le prix des produits pétroliers. Et le troisième élément, c'est cet élément-là du prix moyen frontière sur lequel nous allons travailler. Nous n'avons pas encore la solution définitive, mais nous allons travailler pour avoir une certaine maîtrise de cet élément qui, jusque-là, est un peu un facteur externe parce que les produits pétroliers sont achetés de plusieurs sources, à des prix différents. Cet élément du prix moyen frontière commerciale, c'est l'élément sur lequel le Chef de l'État nous a demandé de travailler en examinant différentes options", a indiqué Daniel Mukoko Samba dans son intervention.
Selon Daniel Mukoko Samba, des efforts déjà entrepris portent déjà leurs fruits dans le secteur pétrolier.
"Dans un très proche délai, le ministre des Hydrocarbures et moi-même avons d'ailleurs anticipé cette réforme parce que nous avons aujourd'hui toute une feuille de route pour nous permettre de diminuer le manque à gagner, qui aujourd'hui tourne autour d'à peu près l'équivalent de 15 millions USD par mois. Mais ça, c'est le chiffre récent, alors qu'on partait de périodes où le manque à gagner pouvait atteindre 40 millions USD par mois. Donc il y a déjà un effort qui a été fait, et nous allons continuer à faire cet effort de manière à ce qu'on puisse diminuer la subvention. Je vous ai dit que c'est 2100 FC à 2300 FC par litre supporté par le gouvernement", a fait remarquer le numéro un de l'Économie nationale.
Depuis plusieurs années déjà, le gouvernement de la République prend en charge une bonne partie du coût du litre de carburant à la pompe. Ce régime de subventions vise à préserver le pouvoir d’achat des consommateurs face à la flambée des prix des produits pétroliers à l’échelle internationale.
Pour le Fonds Monétaire International (FMI), qui a conclu avec le gouvernement congolais un programme soutenu par la Facilité Élargie de Crédit (FEC), ce système de subvention des prix des carburants doit être réformé afin d’en limiter le coût et de le remplacer par des aides ciblées au profit des ménages les plus nécessiteux.
« Côté dépenses, les efforts doivent continuer pour les orienter vers les plus utiles à la population, telles que les dépenses de santé, d’éducation et d’investissements dans les infrastructures indispensables », disaient Mercedes Vera-Martin et Gabriel Léost, respectivement Cheffe de mission du FMI pour la RDC et ancien Représentant Résident en RDC pour le FMI, dans une op-ed sur ACTUALITE.CD.
Clément MUAMBA