Le ministre du Commerce extérieur Julien Paluku Kahongya a réaffirmé la détermination du gouvernement de soutenir et protéger l'industrie locale. Intervenant mercredi 14 août lors d'un briefing presse co-animé avec son collègue de la communication et des médias, Julien Paluku est revenu sur les efforts entrepris par le gouvernement afin de mettre fin aux pratiques étouffantes comme le transbordement des marchandises et dumping des États voisins.
"Ces pratiques de Dumping, de fractionnement des marchandises, de transbordement nous font perdre chaque année 5 milliards USD. Imaginez vous si on récupère ces 5 milliards USD et qu'on les affecte aux infrastructures, ça nous fait 5.000 kilomètres de routes asphaltées. En 5 ans, ça nous fera 25.000 kms de routes asphaltées. Le réseau routier de la RDC est de 58.000 kilomètres donc si en 5 ans on peut faire 25.000 kilomètres asphaltées on aura fait l'interconnexion de toutes les provinces et là maintenant on peut passer à une autre étape de la construction des infrastructures énergétiques pour essayer un peu d'électrifier les espaces ruraux et permettre effectivement que la RDC se place en ordre utile comme partenaire à même de soutenir la production locale ", a déclaré Julien Paluku Kahongya.
Pour Julien Paluku Kahongya, c'est fini le temps où la RDC doit demeurer le dépotoir de ses voisins en mettant en mal la production locale.
" Quand vous êtes à l'Est, il y a un dicton swahiliphone utilisé par les voisins (...) pour dire tout ce qui est ordures, tout ce qui n'est pas consommable dans ces pays voisins, on balaye ça en RDC. Devons-nous continuer à accepter ce genre de traitement comme État ? C'est pour vous dire que les mesures que nous prenons sont des mesures d'un État moderne parce qu'on ne peut pas continuer, même si nous devons faire des relations avec nos voisins, à être le dépotoir, le déversoir de tout ce qui ne peut pas être consommé dans les pays voisins. Ils ont même des produits sur lesquels ils écrivent uniquement pour l'exportation. On doit se poser la question est-ce que c'est réellement parce qu'on nous aime qu'on veut nous amener ça en exportation ? Ou parce que le contenu de ces produits est tout à fait autre ?", a fait remarquer Julien Paluku Kahongya.
Dans ce cadre, a-t-il révélé, conformément au programme du gouvernement, il faudra moderniser l'Office Congolais de Contrôle (OCC) afin de lui permettre de jouer convenablement son rôle en RDC.
" Nous avons des choses à faire, raison pour laquelle nous militons pour la modernisation de l'Office Congolais de Contrôle dont nous devons moderniser les laboratoires, celui qui a le pouvoir du contrôle de la qualité, de la quantité et de la conformité pour qu'on ne puisse pas ramener du n'importe quoi en RDC. Dans ma feuille de route, j'ai annoncé qu'à la fin de mon passage à la tête du ministère du commerce extérieur, il faut que j'aie au moins construit 6 laboratoires ultra modernes accrédités au niveau international parce qu'on peut bien produire les produits au Congo mais si on n’a pas respecté les normes, ces produits là ne seront pas consommés dans un aucun continent raison pour laquelle l'OCC est très très important dans la définition des politiques publiques destinées au commerce international ", a-t-il ajouté.
Au-delà des mesures conjoncturelles, le gouvernement table aussi sur des mesures structurelles qui passent par la réhabilitation et la construction des infrastructures en mesure de faciliter le commerce.
" Dans le programme du gouvernement qui a été adopté par l'Assemblée nationale, il est prévu un écosystème infrastructurel pour soutenir la production locale parce que ce qui nous manque effectivement et ce qui fait que beaucoup d'opérateurs économiques n'investissent pas dans la production locale. C'est des questions infrastructurelles. Vous prenez Lubumbashi, la Zone de production du Katanga ou de l'espace Katanga normalement c'est le Haut Lomami mais il n'y a pas des routes entre Lubumbashi et le Haut Lomami, c'est l'une des questions principales contenues dans notre programme d'action du gouvernement. Lorsque vous voyez la route qui va jusqu'à Kalemie, cette route n'est pas faite or lorsque cette route sera faite de Haut-Lomami à Lubumbashi, de Lubumbashi à Kalemie, on peut ne plus dépendre de la frontière de la Zambie tout simplement parce qu'on a le port de Kalemie qui peut nous permettre d'évacuer la marchandise jusqu'à Kigoma et de Kigoma on est à Dar-e-Salam ", a fait observer Julien Paluku.
Et de poursuivre :
"Un autre élément, c'est le projet de Lobito. Entre Lualaba et Lobito, je crois que c'est de centaines de Kilomètres, c'est une question qui est en train d'être discuté au gouvernement pour le financement de ce segment là pour permettre en fait à la RDC d'avoir les voies d'évacuation autres que l'unique voix qui nous reste qui est d'ailleurs longue de plus de 2000 Kilomètres. Nous gagnons si nous réhabilitons le tronçon qui va de Lubumbashi à Lobito que de continuer à dépendre du tronçon qui va effectivement de Lubumbashi à Dar-e-Salam c'est ça la vision à long terme que la RDC est en train de développer"
Des mesures interdisant l'importation temporaire de quelques produits dont les bières, boissons gazeuses, ciment, Klinker et la chaux prises par la RDC par le biais du ministère du Commerce extérieur ont conduit le gouvernement zambien a fermé également ses frontières à la RDC. Après des échanges entre les deux parties, les divergences ont été aplanies et la situation est redevenue à la normale.
Clément MUAMBA