La République Démocratique du Congo commémore ce vendredi 2 août 2024 la journée nationale du génocide congolais pour des gains économiques, "Génocost". Il est question au cours de cette journée de rendre hommage aux dizaines de millions de morts, victimes des violences sexuelles liées aux conflits utilisés comme arme de guerre ou victimes des crimes contre la paix et la sécurité de l’humanité, ainsi qu’aux personnes qui leur ont apporté assistance.
À la question de savoir qu'est-ce que le gouvernement fait pour stopper définitivement l'hémorragie, le ministre de la Communication et des Médias, Patrick Muyaya, a évoqué les efforts consentis par le gouvernement dans le renforcement des capacités de l'armée et de la police en vue d'assurer la défense de la patrie et de l'intégrité du territoire national.
"Je pense qu'aujourd'hui, nous devons tous soutenir et nous mobiliser autour du Président de la République et autour de nos Forces Armées de la République Démocratique du Congo. Ce sont nos militaires qui sont les premiers à assurer la défense et l'intégrité du territoire national. Vous avez vu que l'événement qui nous amène ici impliquait des armées étrangères, et même ce qui se passe dans l'est de la RDC actuellement, dans la partie du Grand Nord, c'est des ADF qui viennent de l'Ouganda, ou c'est le Rwanda déguisé en M23 qui fait que nos compatriotes sont tués. C'est pour cela que nous investissons comme nous ne l'avons jamais fait dans la montée en puissance de nos forces armées, parce que ce sont elles qui vont assurer la sécurité du territoire, mais aussi la police. Préserver des vies est aussi une question sociale. Regardez aujourd'hui ce qu'est la gratuité de l'enseignement, la couverture santé universelle, et toutes ces questions sur lesquelles nous nous attelons", a fait remarquer Patrick Muyaya, Porte-parole du gouvernement, lors d'un point de presse co-animé jeudi 1er août 2024 à Kisangani, chef-lieu de la province de la Tshopo.
S'agissant de la reconnaissance du génocide congolais au niveau mondial, le porte-parole du gouvernement Suminwa a révélé des initiatives menées par le gouvernement au niveau du front judiciaire. Selon lui, ce sont des procédures qui prennent du temps, mais cela finira par aboutir.
"Lorsque je parle du front judiciaire, nous avons des actions à tous les niveaux : Cour Pénale Internationale, Cour Internationale de Justice, Cour Africaine des droits de l'homme. Il y a un comité qui travaille sous la supervision du professeur Yvon Mengasha au niveau du ministère de la Justice, qui se charge spécifiquement de suivre ces dossiers qui ont déjà été constitués avec des éléments de preuves. Si nous voulons documenter des faits et les présenter devant les Cours Internationales de manière étayée avec des preuves irréfutables, il était question pour nous de prendre ces précautions en amont", a déclaré le porte-parole du gouvernement Patrick Muyaya.
Et de poursuivre :
"Aujourd'hui, en tant que gouvernement, nous faisons notre part en tout cas pour ce qui concerne le front judiciaire. Il ne s'agit pas seulement de la reconnaissance des crimes de génocide, mais aussi des crimes de guerre lorsqu'on attaque des écoles, lorsqu'on utilise le corps de la femme comme cible ou comme objectif dans des confrontations. Mais tout cela ce sont des crimes imprescriptibles pour lesquels nous avons un comité qui travaille au quotidien. Chaque fois que nous avons appris par exemple qu'on a tué à Kishishe, nous enregistrons, nous documentons, et le volet judiciaire s'en occupe. Ce sont des procédures qui, malheureusement, prennent du temps, mais pour lesquelles nous allons continuer jusqu'à ce que notre pays puisse obtenir réparation pour les victimes qui ont été touchées."
Depuis près de deux ans déjà, le gouvernement s'est doté de la loi portant programmation militaire pour les exercices 2022-2025. Ce texte, selon le gouvernement, est un acte d'engagement de la nation afin de permettre aux Forces Armées de la République Démocratique du Congo de développer leurs capacités opérationnelles sur le terrain. L'objectif poursuivi est de doter les forces armées des capacités financières et logistiques nécessaires pour faire face aux différentes menaces auxquelles le pays est confronté.
Dans le programme d'actions du gouvernement Suminwa, une attention particulière a été accordée aux questions de protection du territoire national et de sécurisation des personnes et de leurs biens, qui constituent le deuxième pilier de son agenda et représentent 20% des coûts globaux du programme quinquennal. Ce programme prévoit notamment l’élaboration et le financement de la loi de programmation de la Police Nationale Congolaise (PNC) pour professionnaliser la police et éliminer les poches d'insécurité urbaine et rurale.
Le gouvernement Suminwa prévoit également de réviser la répartition des effectifs de la PNC à travers le territoire national et de construire une académie de haut niveau pour la PNC. La révision du plan de réforme de la PNC doit être finalisée, et une loi portant sur la programmation de la mise en œuvre de cette réforme doit être élaborée et appliquée.
Clément MUAMBA, depuis Kisangani