RDC: au moins 23 morts pendant la campagne électorale de 2023, révèle un rapport du Centre Carter

Un centre de vote à Kindu
Un centre de vote à Kindu

Le Centre Carter a rendu public mercredi le rapport final de sa Mission internationale d'observation des élections générales de décembre 2023 en RDC. Bien que le processus électoral n’ait pas été marqué par une violence politique généralisée, plusieurs actes de violence liés aux élections ont eu lieu entre décembre 2022 et janvier 2024.

Le Centre Carter avait lancé une mission internationale d'observation des élections en septembre 2023, avec la participation de 44 experts et observateurs électoraux internationaux, dont 24 observateurs de long terme dans 12 provinces. Le jour des élections, la mission était dirigée par Madame Catherine Samba-Panza, ancienne présidente de transition de la République centrafricaine. Le rapport final, publié mercredi, met en lumière les défis persistants en matière de sécurité et de stabilité en RDC, soulignant la nécessité d'efforts continus pour garantir des élections libres et équitables.

Selon ce document publié six mois après les scrutins, le climat de la pré-campagne a été parfois tendu, avec des épisodes de violence électorale. Le 4 novembre, le cortège de Martin Fayulu a été attaqué par des jets de pierres à Tshikapa, dans la province du Kasaï. Le président Tshisekedi a fermement condamné cet incident. Le 7 novembre, des affrontements entre partisans de partis politiques rivaux à Kasumbalesa, dans le Haut-Katanga, ont fait plusieurs morts. Le 24 octobre, une déclaration incitant à la haine par le gouverneur de la province du Kasaï-Central a été rapidement condamnée et interdite de diffusion par le CSAC, l’autorité nationale de régulation des médias.

Selon des représentants de la MONUSCO et des acteurs de la société civile, cités par le rapport, 23 congolais sont morts dans des incidents liés aux élections pendant la campagne. Il y a eu au moins deux cas de violence électorale contre des femmes en raison de leurs convictions politiques. Dans un incident médiatisé, une femme a été publiquement battue et dénudée dans la province du Kasaï en raison de son affiliation politique supposée. Le 14 décembre, une candidate a été grièvement blessée à Kisangani après avoir exprimé son soutien au président sortant.

Des actes de violence ont également été signalés pendant les opérations de vote, entre le 20 et le 26 décembre, dans plusieurs provinces, notamment l’Équateur, Kinshasa, le Maniema, l’Ituri, le Nord-Kivu, et particulièrement dans les provinces du Kasaï. Ces incidents comprenaient des attaques contre des agents de la CENI, la destruction ou le vol de matériel électoral, et des incendies criminels contre les bureaux locaux de la CENI. Le 23 décembre, la CENI a condamné fermement ces actes de violence.