RDC: le député Nkoy Wembo adresse une question écrite à Thérèse Kayikwamba sur la situation sécuritaire dans l'Est avec un accent sur la coopération avec l'Ouganda

Nkoy Wembo
Nkoy Wembo

Le récent rapport des experts mandatés par l'ONU affirmant que des membres du service de renseignements de l'Ouganda ont apporté un "soutien actif" au M23 dans l'Est de la RDC ne cesse de susciter des réactions dans l'environnement sociopolitique congolais. Selon l'ONU, l'Ouganda rejoint le Rwanda déjà accusé  d'avoir "violé l'intégrité et la souveraineté de la RDC" de par le soutien qu'il apporte au M23 et à leur "conquête territoriale".

C'est dans ce cadre que le député national Nkoy Wembo Joseph a déposé ce lundi 22 juillet 2024 au bureau de l'Assemblée nationale une question écrite adressée à la Ministre d'État, ministre des Affaires Étrangères, Coopération Internationale et Francophonie Thérèse Kayikwamba Wagner sur la situation sécuritaire dans l'Est particulièrement en ce qui concerne la coopération entre la République Démocratique du Congo et l'Ouganda.

Face aux informations contenues dans le rapport des experts des Nations-Unies, le député national Nkoy Wembo Joseph attend avoir des réponses aux préoccupations suivantes :

• Pouvez-vous m'expliquer la nature et la portée de l'Accord militaire signé entre la RDC et l'Ouganda pour les opérations conjointes contre les ADF/Nalu?

• Quelle est la portée du contrat que le Gouvernement congolais aurait signé avec la branche commerciale des UPDF, l'armée ougandaise, pour la livraison d'un lot de 80 véhicules blindés streits de marque Tornado pour un montant de 25 millions USD, alors que ce prétendu partenaire est en intelligence avec l'ennemi ?

• Comment justifier que dans le cadre des accords entre les deux Etats, l'Ouganda n'ait nullement renseigné à la RDC, ne-fut-ce que par voie diplomatique, sur les moyens d'approvisionnement en armes et munitions des terroristes du M23/RDF qui occupent BUNAGANA, cité frontalière à l'Ouganda, si ce dernier n'est pas impliqué?

• Quelle est l'option levée par le Gouvernement congolais quant à la suite de la coopération avec l'Ouganda au regard de son attitude belliqueuse vis-à-vis de la RDC?

Par ailleurs, cet élu veut également avoir des précisions au sujet de la trêve humanitaire, une initiative américaine prolongée jusqu'au 3 août prochain. Cette mesure a pour objectif de "faire taire leurs armes, permettre le retour volontaire des personnes déplacées et fournir au personnel humanitaire un accès sans entrave aux populations vulnérables" dans l'Est de la RDC.

"S'agissant de la trêve humanitaire, voudriez-vous m'indiquer dans quel cadre les Etats-Unis d'Amérique sont intervenus pour décréter la trêve humanitaire entre la RDC et le Rwanda, trêve à laquelle le gouvernement congolais a volontairement adhéré, et quel en est le contenu opérationnel?", s'est-il interrogé.

Kinshasa a toujours pointé du doigt le Rwanda pour son soutien au M23, une accusation désormais étendue à l’Ouganda par le rapport des experts de l’ONU, malgré les efforts conjoints pour restaurer la paix dans la région. L’Ouganda persiste dans sa position de déni de toute implication dans le soutien au M23 et appelle à une communication officielle et détaillée des Nations Unies pour pouvoir répondre de manière appropriée aux accusations formulées. Ce rapport intervient alors que la région de l’Est de la RDC reste en proie à de violents conflits. La rébellion du M23 contrôle plusieurs villages dans les territoires de Rutshuru, Nyiragongo, Masisi et Lubero, où ils ont instauré une nouvelle administration. Cette situation a conduit à l'ouverture de procès en flagrance avec des sanctions sévères pour certains officiers militaires congolais.

Clément MUAMBA