RDC: l'archidiocèse de Kinshasa dénonce une lettre du clergé kinois visant à jeter l'opprobre sur le cardinal Fridolin Ambongo

Abbé Clet-Clay Mamvemba, secrétaire-chancelier de l'Archidiocèse de Kinshasa
Abbé Clet-Clay Mamvemba, secrétaire-chancelier de l'Archidiocèse de Kinshasa

La chancellerie de l'archidiocèse de Kinshasa a fait une mise au point, lors d'une conférence de presse, mercredi 10 juillet au centre Lindonge, sur la lettre de l'assemblée du clergé Kinois, adressée à l'archevêque métropolitain de Kinshasa, en date du 4 juillet dernier, énumérant « les malaises toujours persistants dans l'archidiocèse de Kinshasa ».

La chancellerie de l'archidiocèse de Kinshasa qui a décrié une action dont la finalité n'était que jeter de l'opprobre sur l'archevêque de Kinshasa, Fridolin Ambongo, a fait savoir à la presse qu'à la même date de la rédaction de ladite lettre, il s'est tenu une journée du clergé diocésain, à laquelle avaient pris part les responsables de différents services, mais brusquement arrêtée par la volonté d'un prêtre, mettant en difficulté ses autres confrères à exposer leurs préoccupations.

« Le jeudi 4 juillet 2024, le cardinal Fridolin Ambongo a présidé la journée du clergé diocésain durant laquelle les responsables de différents services ont donné leurs rapports au clergé de Kinshasa. Cet exercice synodal qui avait commencé par la médiation de la parole de Dieu devrait se poursuivre par un moment d'échanges entre le cardinal, les responsables des services de l'ensemble du clergé. Mais après plus de 3 heures d'audition des rapports, la rencontre s'est brusquement arrêtée par la volonté d'un confrère qui avait délibérément choisi de rompre le dialogue et la communication avec l'archevêque, empêchant les prêtres présents dans la salle de poser des questions sur leurs préoccupations. Après cette interruption, grande était notre surprise de constater que quelques heures plus tard un document est publié sur les réseaux sociaux. Le silence observé jusqu'à présent à l'archevêché permet de comprendre le mobile de cette action qui n'a pour finalité que de jeter de l'opprobre sur l'archevêque », a fustigé l'abbé Clet-Clay Mamvemba, secrétaire-chancelier qui déplore «des affabulations» qui contredisent les faits et les rapports des services présents ce jour-là. 

D'après la chancellerie de l'archidiocèse de Kinshasa, ces rapports, déposés sur sa table l'archevêque lors de cette rencontre, démontrent le fonctionnement correct des structures mises en place, lesquelles sont consultées de manière régulière. Ces rapports, poursuit-il, prouvent que la vie économique et financière de l'archidiocèse repose sur les principes clairs de rigueur, de transparence et d'équité, avec un suivi permanent d'évaluation du budget prévisionnel et du rapport financier.

Face à ses plaintes, exprimées dans ce document, sur le salaire des prêtres, la chancellerie a précisé que cette notion n'est pas ecclésiale, mais reconnaît que le fait que ce dernier reçoivent plutôt une rémunération, ce, pour vivre dignement et non pas dans le luxe.

Évoquant l'inquiétude des prêtres qui œuvrent dans la périphérie de l'archidiocèse de Kinshasa, la chancellerie a rencontré cette préoccupation faisant parler les écritures saintes.

« Aller travailler dans la périphérie comme N'Sele, Maluku, ou Mbakana, à la suite de Jésus qui n'avait pas où reposer sa tête (confère Matthieu 8:20), n'est aucunement une punition, mais devrait être source de joie et d'espérance pour les fidèles de ces paroisses périphériques assoiffées de la parole de Dieu », a-t-elle rappelé. 

Rappelant que l'assemblée du clergé kinois est une association des fidèles, soumise à la vigilance et au gouvernement de l'archevêque, la chancellerie invite cette association à la reconnaissance officielle de l'autorité compétente, se présentant.

Dans sa correspondance qui a fait le tour de la toile, commentée par la presse, l'assemblée du clergé Kinois avait fait part à Fridolin Ambongo de ses malaises, qu'elle avait éclatés en sept points, notamment la relation de plus en plus toxique archevêque-prêtre, l'opacité de la politique économique et gestion de l'archidiocèse, ainsi que le problème de la prise en charge alimentaire et sanitaire des prêtres et des séminaristes, qui laisse à désirer.

Samyr LUKOMBO